Douze ans de réclusion criminelle ont été requis mercredi à l'encontre de l'ex-"star" des ostéopathes Pierre Pallardy, jugé en appel depuis près de trois semaines devant les assises de Seine-Saint-Denis pour des viols et agressions sexuelles sur d'anciennes patientes.
Dans un long réquisitoire, détaillant chaque fait reproché à ce praticien vedette des années 1980, auteur de best-sellers sur le bien-être, l'avocate générale Sylvie Kachaner a qualifié l'accusé de "prédateur sexuel", de "violeur en série" et demandé en outre son interdiction totale d'exercer sa profession.
"Ses proies, c'était facile, il n'avait pas à les repérer, il les attendait à son cabinet, elles prenaient rendez-vous. Son arme, c'était l'emprise, celle du soignant qui va faire des miracles", a-t-elle déclaré, imputant à l'ancien fringuant ostéopathe, aujourd'hui un septuagénaire aux allures de retraité, d'avoir eu "ce comportement tout au long de sa carrière".
Égrenant les noms de toutes les plaignantes, toutes les dates de rendez-vous dans le chic cabinet du XVIe arrondissement parisien et "les baisers sur la bouche, les tentatives de baisers, les caresses sur les seins et le sexe, les +mon petit c?ur+, et les pénétrations", la représentante du ministère public a demandé qu'on reconnaisse ces femmes comme "autre chose que des corps entre les mains de Pallardy".
"Ce qu'elles ont vécu ne doit pas se passer dans le cabinet d'un ostéopathe. Quand on est un soignant, on ne touche pas, on n'agresse pas, on ne viole pas ses patientes. C'est un principe que vous devrez rappeler", a-t-elle poursuivi à l'adresse des jurés.
Mis en examen en 2006 pour sept viols et douze agressions sexuelles, Pierre Pallardy avait été acquitté en octobre 2013 à Paris pour sept de ces faits et condamné à une peine de dix ans d'emprisonnement pour les autres. Il avait fait appel.
Depuis près de dix ans et pendant toute la durée du procès, il n'a eu cesse de clamer son innocence, invoquant une mauvaise interprétation de certains de ses "gestes thérapeutiques", se décrivant comme l'inventeur d'une méthode "puissante" mais qui peut faire ressurgir de douloureux souvenirs.
Une défense "détestable et humiliante" pour l'avocate générale, selon laquelle la parole des douze plaignantes n'est "pas à mettre en doute".
Le verdict est attendu jeudi.
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