Le gouvernement a insisté mercredi sur sa "vigilance absolue" face à la "menace terroriste élevée", après l'arrestation d'un homme qui était en contact avec un jihadiste français en Syrie et projetait d'attaquer des militaires à Toulon.
Cet homme de 25 ans, connu pour des faits de petite délinquance et dont la radicalisation avait été repérée vers l'été 2014 par les services de renseignement, notamment sur les réseaux sociaux, a été arrêté le 29 octobre. Il a été mis en examen le 2 novembre pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, puis écroué, mais ces informations n'ont filtré que mardi soir.
"Nous assurons avec beaucoup de force et d'autorité la sécurité des Français et nous en faisons aujourd'hui la démonstration", a déclaré Manuel Valls en marge des cérémonies du 11 novembre.
Selon le Premier ministre, "il y a toujours une menace terroriste particulièrement importante, mais nous combattons ce terrorisme à l'extérieur, en Syrie, en Irak () mais aussi bien sûr en France".
"Chaque jour nous procédons à des arrestations", "chaque jour nous démantelons des filières", "chaque jour nous mettons hors d'état de nuire des individus qui veulent nous frapper", a énuméré de son côté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "C'est la raison pour laquelle nous déjouons des attentats", a-t-il assuré, réaffirmant sa "vigilance absolue".
Les attentats jihadistes de janvier contre Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts, ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives. Parmi celles-ci, certaines ont visé des militaires. Début février, trois militaires en faction devant un centre communautaire juif de Nice avaient ainsi été agressés au couteau par un homme aussitôt arrêté. Et en juillet, trois jeunes ont été écroués, soupçonnés d'avoir voulu attaquer le sémaphore de Fort Béar, un camp militaire de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) où avait officié l'un d'eux, alors marin.
- Un Français en Syrie déjà connu de la justice -
Ce sont à nouveau des militaires qui étaient la cible du jeune homme arrêté fin octobre. Dans son viseur, l'arsenal de Toulon, premier port militaire d'Europe, regroupant 70% de la flotte française, dont les sous-marins nucléaires d'attaque et le porte-avions Charles-de-Gaulle, bientôt déployé dans le Golfe pour participer aux raids contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
Selon des sources policières et proches du dossier, le suspect, en rupture familiale depuis plusieurs mois, était surveillé par les services. Il souhaitait se rendre en Syrie, projet qu'il a "manifesté" en octobre et décembre 2014, poussant les autorités à prendre "des dispositions de police administrative pour l'empêcher de partir", a expliqué Bernard Cazeneuve.
C'est le foyer où il vivait à Toulon qui a appelé la police, après la réception de deux colis, un avec deux cagoules, l'autre avec un couteau de combat avec poing américain intégré, a-t-on précisé mercredi de source policière. Un colis, partiellement éventré, a éveillé les soupçons.
En garde à vue, il a reconnu avoir été en contact avec un Français actuellement en Syrie dans les rangs de l'EI qui, "par internet, l'a incité à passer à l'acte", selon une des sources proches du dossier.
Ce jihadiste français qui se trouve en Syrie depuis environ un an avait été mis en examen et écroué quelques mois pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo en 2012, a ajouté cette source. Les enquêteurs avaient établi un lien entre ce jeune homme, également toulonnais, et la cellule islamiste démantelée de Cannes-Torcy dont certains membres auraient eu, déjà, des projets d'attentat visant des militaires. Il avait néanmoins été libéré en avril 2013.
C'est lui qui a conseillé au jeune récemment arrêté d'acheter une arme, a précisé une autre de ces sources.
L'homme arrêté a fini par admettre un projet d'attaque contre des marins de la base navale de Toulon. Selon des sources policières, il n'avait pas encore de plan très précis, mais il "voulait mourir en martyr à l'arsenal".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.