Les deux principaux géants de la bière ont conclu un accord formel d'achat de SABMiller par AB InBev pour 112 milliards d'euros, une des plus importantes transactions de l'histoire des entreprises.
Si la transaction est acceptée par les actionnaires des deux groupes et validée par les autorités de régulation des nombreux pays concernés, elle constituerait la troisième plus importante jamais enregistrée tous secteurs confondus, d'après le cabinet Dealogic.
Elle mariera les marques de bière américaine Budweiser et belge Stella Artois d'AB InBev avec les italienne Peroni, tchèque Pilsner Urquell et néerlandaise Grolsch de SABMiller.
Le belgo-brésilien AB InBev a souligné que cet achat, qu'il espère boucler dans le courant du second semestre 2016, allait lui permettre de devenir "un vrai brasseur mondial", expliquant que le britannique SABMiller était très présent dans les marchés en croissance d'Asie, d'Amérique centrale et du Sud, ainsi qu'en Afrique.
A eux deux, AB InBev et SABMiller brassent près de 60 milliards de litres par an, soit trois fois plus que l'actuel numéro trois du secteur, le néerlandais Heineken, et vendent près d'une bière sur trois dans le monde, de la mexicaine Corona (hors Etats-Unis) à l'australienne Foster's en passant par la chinoise Snow - la marque la plus écoulée sur la planète.
Afin d'éviter d'être punie pour sa position dominante, cette alliance devra céder une partie de ses activités et les deux entreprises ont d'ores et déjà précisé que SABMiller allait vendre pour 12 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros) sa participation majoritaire dans le brasseur américain MillerCoors au profit d'un autre brasseur aux Etats-Unis, Molson Coors.
"En joignant nos forces, nous construisons l'une des principales entreprises mondiale de biens de consommation", s'est réjoui le directeur général d'AB InBev, Carlos Brito, dans un communiqué.
- "Rendement en espèces" -
Les grands brasseurs sont à la recherche en effet de nouveaux relais de croissance, alors que le marché de la bière ne progresse qu'à pas comptés - juste 1% de hausse attendue ainsi entre 2014 et 2015 -, en raison d'une stagnation sur les marchés développés. Les bières artisanales, qui représentent entre 5 et 9% de la consommation, voient néanmoins leurs ventes bondir de plus de 10% par an sur les marchés les plus avancés.
Le président de SAB Miller, Jan du Plessis, a mis en exergue dans ce contexte "la présence sans égale de SABMiller dans les marchés en développement qui connaissent une forte croissance".
Il a souligné toutefois que la proposition de son concurrent n'était pas refusable. "L'offre d'AB InBev représente un bonus et un rendement en espèces attractifs pour nos actionnaires (), ce qui explique pourquoi le conseil d'administration de SABMiller a recommandé de façon unanime l'offre d'AB InBev".
Les détails financiers de l'accord confirment les grandes lignes dévoilées lors de la conclusion d'une entente préliminaire le 13 octobre, à l'issue d'un bras de fer d'un mois au cours duquel le conseil d'administration de SABMiller avait désapprouvé quatre premières offres informelles, faisant monter les enchères, avant d'accepter une cinquième offre.
AB InBev va verser 44 livres sterling par action aux détenteurs de titre SABMiller, ce qui représente une prime de pas moins 50% par rapport au cours de clôture de l'action SABMiller à Londres le 14 septembre, avant que les spéculations sur une possible acquisition ne ressurgissent. Cette somme valorise SABMiller à près de 80 milliards de livres (112 milliards d'euros), dette comprise.
L'entente entre les directions des deux géants prévoit par ailleurs une offre alternative à la proposition en cash, portant sur un maximum de 41,6% du total des actions de SABMiller. Les actionnaires du groupe britannique qui choisiraient cette alternative se verraient remettre environ 0,48 action d'AB InBev plus 3,78 livres en numéraire pour chacune de leur action.
Les actions du nouvel AB InBev seront cotées principalement à la Bourse de Bruxelles, comme c'est le cas actuellement, avec des cotations secondaires à Johannesburg, Mexico et New York.
La direction d'AB InBev espère que l'acquisition de SABMiller va lui permettre de réaliser des économies via des synergies à hauteur de 1,4 milliard de dollars par an à partir de la quatrième année suivant l'absorption effective de son concurrent.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.