Rendez-Vous Soniques : Hubert-Félix Thiéfaine, "héros" d'un soir à Saint-Lô

Après une première partie assurée abec brio par Armand Méliès, Hubert-Félix Thiéfaine entre en scène. Une nouveauté : son fils, Lucas, qui a coproduit son dernier album Stratégie de l'Inespoir, est à ses côtés, guitare en main.

L'artiste commence son tour de chant par le morceau introductif de son dernier opus, En remontant le fleuve. Et c'est bien un fleuve que l'on va remonter tout au long de cette soirée, un fleuve qui retrace toute la carrière de Hubert-Félix Thiéfaine, chanteur à l'ombre de ses médiatiques contemporains (il est de la même génération que Sardou, Clerc, Souchon, Voulzy, Renaud...) mais au public fidèle.

40 ans de titres interprétés

Hubert-Félix Thiéfaine arpente la scène où il impose son charisme. Entre deux morceaux, il lit des poèmes qui l'ont inspiré, des anecdotes qui ont guidé sa plume. La salle est tour à tour silencieuse quand Hubert-Félix Thiefaine parle Histoire dans Karaganda, surchauffée quand il entonne 113e cigarette sans dormir ou à l'unisson pour reprendre les très anciens Je t'en remets au vent et La fille du coupeur de joints (1978 les deux morceaux). Tous les grands titres qui ont jalonné les 37 ans de carrière du chanteur ont été interprétés, Les Dingues et les Paumés comme Loreilei Sebasto Cha ou Alligators 427.

"Hubert, t'es mon héros"

Pendant deux heures non stop, la salle boit les paroles du poète. Un spectateur, entre deux morceaux, s'écrie même : "Hubert, t'es mon héros !". Les rires fusent, Thiéfaine s'en amuse. Et, comme en écho, dans la chanson qui suit, s'exclame : "Je suis fatigué d'être un héros !" Trop tard, la salle l'a mis sur un piédestal dont il ne descendra pas avant la fin du concert, porté par la foule qui le rappelle pour un dernier tour. Une chose est sûre : s'il veut revenir en Normandie, Hubert-Félix Thiéfaine sera sans nul doute accueilli à bras ouverts.