Rémunération au mérite pour les fonctionnaires, assouplissement de la loi Evin ou critiques contre François Fillon Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a fait feu de tout bois mardi, égratignant aussi bien sur sa gauche que sur sa droite et cultivant son image de franc-tireur.
Interrogé sur la radio Europe 1, Emmanuel Macron, s'est ainsi déclaré favorable à "accroître la part de mérite" dans la rémunération des fonctionnaires, tout en soulignant qu'il s'agissait "d'une conviction personnelle".
"La performance, quand on est fonctionnaire, ne se mesure pas forcément comme dans une entreprise", a-t-il toutefois nuancé, sans s'éviter les réactions inquiètes des syndicats quelques heures plus tard.
"Faut-il rémunérer les ministres en fonction de leur mérite?", a ironisé le numéro un du syndicat Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, sur son compte Twitter, avant d'estimer sur Europe 1, qu'il est "dangereux" d'intégrer des critères de gestion privée dans la fonction publique.
Lors de son interview, le ministre de 37 ans n'a pas hésité à contredire ses collègues du gouvernement ou l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Selon lui, l'assouplissement de la loi Evin au sujet de la publicité sur l'alcool "ne contrevient pas à des objectifs de santé publique".
La veille, la ministre de la santé Marisol Touraine avait pourtant jugé "assez désastreuse" la mesure, après le maintien par les députés de cet assouplissement dans le projet de loi santé, visant à distinguer publicité et information sur le vin.
L'objectif est de permettre à des régions comme le Bordelais, la Bourgogne ou l'Alsace de faire "la promotion de l'oenotourisme", a expliqué M. Macron.
Le ministre a également émis des réserves sur un amendement de l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault visant à amorcer le rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG, une mesure pourtant soutenue par plus de 160 députés PS.
Privilégiant "la stabilité" sur le plan fiscal, Emmanuel Macron a mis en avant les vertus de la CSG, "un impôt dont la base est large et le taux relativement bas".
Peu après, Jean-Marc Ayrault était reçu à Matignon par son successeur Manuel Valls, qui a évoqué la perspective d'un accord sur cet amendement.
Sur sa droite, Emmanuel Macron a critiqué les positions de François Fillon (Les Républicains), l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, en campagne pour la primaire de son parti, auteur d'un livre programme paru mi-septembre.
François Fillon "s'est découvert réformateur après avoir été Premier ministre (), moi je suis ministre depuis un peu plus d'un an, j'essaie d'appliquer ce que je pense", a lancé M. Macron, avant d'ajouter: "il a été cinq ans Premier ministre, c'est dommage qu'il écrive un livre trois ans et demi après pour expliquer ce qu'il aurait fallu faire".
M. Fillon avait salué "l'état d'esprit" de la loi croissance et activité portée par M. Macron, avant de la juger "pas à la hauteur".
Autre critique virulente, celle adressée à l'ex-PDG d'Alcatel Lucent, Michel Combes, pour ses conditions de départ du groupe.
"Bien sûr qu'il y a de l'indécence. Il se moque de nous. Il ferait mieux de s'occuper de sa nouvelle entreprise", a déclaré le ministre, après des déclarations lundi de M. Combes, nouveau PDG de SFR, qui avait considéré la prime qu'il devait initialement toucher (14 millions d'euros) comme une récompense pour le "succès" de sa stratégie chez Alcatel-Lucent.
En septembre, sous la pression combinée du patronat, du gendarme boursier AMF et du gouvernement, Alcatel-Lucent avait réduit de près de moitié cette prime, de 14 millions d'euros sur trois ans à 7,9 millions.
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