André Glucksmann "vivait dans un monde d'idées et de combats et a consacré sa vie aux autres", a déclaré mardi sur France Inter son fils, le réalisateur Raphaël Glucksmann, au lendemain de la mort du philosophe à l'âge de 78 ans.
"Quand il était petit, il aurait dû mourir, puisqu'il était juif, d'une famille ne parlant pas français dans la France occupée", a-t-il raconté.
"Il a même été mis dans les trains et sa mère a réussi à l'en sortir. Donc, il m'a dit que tout le reste, c'était du rab et que 70 ans de rab, c'était une chance incroyable et qu'il fallait la saisir pour en faire profiter d'autres qui avaient moins de chance que lui".
"Quand j'étais petit, à la maison, il y avait des réfugiés à la fois des dictatures fascistes d'Amérique Latine et des dictatures soviétiques et communistes d'Europe de l'Est, des Afghans, des Algériens Ils se retrouvaient chez nous sans se connaître, ils dormaient chez nous, souvent je devais laisser ma chambre", s'est souvenu Raphaël Glucksmann avec nostalgie.
"C'était le monde qui débarquait à la maison et qui parlait de liberté et de droits de l'Homme, une France qui était belle, dans sa vocation de terre d'accueil. Une France qu'il avait choisie quand il avait 10 ans: son père était mort, tué par les Allemands, sa mère lui a proposé de repartir en Autriche d'où ils venaient, mais il a dit qu'il voulait vivre dans le pays de la Révolution. Depuis, il a vécu la France comme ça".
"Il a été mon premier ami. Depuis que je suis né, il m'a considéré comme son ami, j'ai eu la chance incroyable de rire, jouer, débattre, m'engueuler aussi parfois, avec un homme qui était fondamentalement bon et qui a consacré sa vie aux autres", a-t-il ajouté.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.