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Londres (AFP). Maintien du Royaume-Uni dans l'UE: Cameron dévoile ses conditions

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Londres (AFP). Maintien du Royaume-Uni dans l'UE: Cameron dévoile ses conditions
Le Premier ministre britannique David Cameron et le président du Conseil européen Donald Tusk le 24 septembre 2015 à Bruxelles - AFP
Le Premier ministre britannique David Cameron doit officiellement dévoiler mardi sa liste de conditions pour garder le Royaume-Uni dans l'Union européenne. Les grandes lignes sont déjà connues. Le maître-mot aussi: plus de flexibilité. Réclamée à cor et à cri par ses partenaires, la "shopping list" britannique doit enfin atterrir dans la boîte aux lettres du président du Conseil européen, Donald Tusk, pour être discutée ensuite par les 28 en décembre à Bruxelles. Les deux leaders se sont déjà entretenus au téléphone lundi pour préparer le terrain. Pour accompagner le courrier, David Cameron a par ailleurs prévu un discours dans la matinée à Londres, alors que son lieutenant, le ministre des Finances George Osborne, ira à la rencontre du président de la Commission européenne dans la capitale belge. Cette offensive coordonnée lance la dernière ligne droite menant au référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE qui doit avoir lieu d'ici la fin 2017 au plus tard, les prévisions les plus hardies évoquant le mois de juin 2016. Les sondages promettent un certain suspense avec un électorat divisé entre pro et anti-UE, alors que les deux camps ont intensifié leur campagne depuis la rentrée. David Cameron, qui dit n'avoir "aucun attachement sentimental à l'UE", prône pour sa part un maintien dans une union réformée. Mais s'il n'obtient pas les changements voulus, il n'exclut "rien", comme il l'a répété lundi devant le patronat. "Je ne me satisfais pas du statu quo en Europe. Les changements que je veux sont de taille et il est vital qu'on les obtienne", a-t-il martelé avant d'énumérer les quatre grands axes de réforme: "une Europe plus compétitive, une exemption de la nation d'union toujours plus étroite, plus d'égalité entre membres et non-membres de la zone euro et une réduction de la pression migratoire". - 'Les autres pensent toujours qu'on bluffe' - Si les spécialistes s'accordent à dire que "le diable sera dans les détails", ils jugent possible un accord sur les trois premières revendications. Elles servent d'abord à graver dans le marbre le statut spécial dont le Royaume-Uni bénéficie déjà dans les faits en ne participant pas à l'euro ou à l'espace Schengen. La quatrième condition, qui consiste à priver les immigrés de l'UE de certaines prestations sociales, risque en revanche de rencontrer une franche hostilité. Au sein même du camp de David Cameron, on s'interroge sur le caractère légal d'une telle mesure par rapport aux principes de libre circulation et de non-discrimination entre travailleurs européens. "Notre ambition sur la question n'a absolument pas varié. J'ai été très clair avec mes collègues européens là-dessus", a pourtant assuré M. Cameron. Selon lui, les quatre revendications peuvent "se résumer en un seul mot: flexibilité". Si "cette organisation", comme il aime appeler l'UE, est "suffisamment flexible, nous allons rester. Sinon, il faudra sérieusement se poser la question de savoir si le Royaume-Uni y est à sa place", a-t-il souligné. En attendant, les Britanniques continuent à s?interroger sur les chances de leur Premier ministre d'obtenir mieux que quelques retouches cosmétiques. "Vous savez quoi? Les autres pays européens pensent toujours qu'on bluffe. Nos amis et partenaires ne peuvent pas imaginer qu'on soit assez fous pour quitter l'UE () mais si nous voulons réussir cette négociation et rester dans une UE réformée, ils doivent comprendre que nous sommes très sérieux", écrit Boris Johnson, le maire de Londres, dans sa chronique hebdomadaire pour le Daily Telegraph. Successeur potentiel de David Cameron à la tête des conservateurs à l'horizon 2020, il suggère qu'il faudra peut-être passer d'abord par un non à l'UE pour vraiment être en position de renégocier les termes de la relation. Mais David Cameron a répété lundi que la réponse à la question du référendum sera définitive. "No way back" (pas de retour en arrière possible), a-t-il dit.

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