Une soixantaine de ministres, réunis lundi pour une deuxième journée à Paris, doivent dynamiser les négociations pour un accord mondial sur le climat, au moment où un nouveau rapport s'alarme de la montée des océans qui engloutiront partiellement de grandes villes.
"C'est la vie même sur notre planète qui est en cause, l'urgence est absolue", a déclaré aux ministres, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, futur président de la conférence sur le climat COP 21 (30 novembre - 11 décembre).
Un accord contre le réchauffement est attendu à l'issue de cette conférence qui s'ouvrira par un sommet réunissant plus d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Cette "pré-COP" est réunie au moment où un rapport de chercheurs américains affirme que sous l'effet du dérèglement climatique, de grandes villes comme Shanghai, Bombay et Hong Kong, sont vouées, à long terme, à partiellement disparaître sous les eaux, même si le monde parvient à limiter le réchauffement planétaire à 2°C.
A + 2°C, le niveau des mers continuera à s'élever, pour couvrir des territoires aujourd'hui peuplés de 280 millions de personnes, pointe l'étude de l'institut de recherche Climate Central. A +4°C, le phénomène concernerait plus de 600 millions d'habitants.
Après la session plénière de dimanche, les ministres se sont retrouvés à huis clos, en groupes de travail par thème: équité, ambition, finances post-2020 et actions pré-2020. Laurent Fabius, présentera les conclusions des travaux mardi.
- Du pain sur la planche -
Avant le rendez-vous mondial du 30 novembre, la "pré-COP" devra "trouver le chemin du compromis sur le plus grand nombre possible de sujets", a souligné M. Fabius, en ouvrant la réunion dimanche après-midi.
"C'est notre responsabilité de ministres et de chefs de délégation de donner un élan politique et de faciliter ce qui devra être l'accord final", a-t-il dit.
Les ministres de l'Environnement et de l'Energie réunis dans la capitale française représentent l'ensemble des groupes de pays participant aux négociations. Leurs divergences sont encore nombreuses.
En octobre, pendant leur ultime session de discussions avant la COP, les négociateurs de l'ONU ont approuvé un texte de 55 pages qui comporte encore de nombreuses options parfois contradictoires.
Les ministres ont du pain sur la planche pour s'entendre sur l'aide financière des pays du Nord à ceux du Sud pour financer leurs politiques climatiques, les objectifs à long terme, la répartition de l'effort contre le réchauffement entre pays industrialisés, émergents et pauvres, la révision à la hausse des engagements pris par les Etats pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)
L'accord espéré à la conférence de Paris doit permettre de contenir la hausse du thermomètre mondial sous la barre des +2°C par rapport au niveau pré-industriel. Au-delà de cette limite, les scientifiques prédisent des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et les économies comme des inondations à répétition et des sécheresses.
Un rapport de l'ONU a rappelé vendredi l'urgence d'intensifier les efforts: les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, présentés par 146 pays au 1er octobre, aboutiraient à une hausse probable de la température comprise entre +3 et +3,5°C à l'horizon 2100, loin de l'objectif des +2°C.
La Banque mondiale a aussi sonné l'alarme: la planète comptera 100 millions de personnes supplémentaires vivant dans l'extrême pauvreté d'ici à 2030 si aucune action n'est prise pour limiter l'impact du réchauffement climatique, selon un rapport publié dimanche.
Les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre sont représentés à Paris mais aussi de nombreux pays africains et de petites îles, déjà victimes des effets du dérèglement climatique.
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