Le président roumain Klaus Iohannis s'est rendu dimanche parmi les manifestants qui exprimaient leur colère contre la classe politique, jugée responsable de l'incendie d'une discothèque à Bucarest, dont le bilan s'est alourdi à 45 morts.
Dans une cacophonie de slogans et de sifflements, alors que des centaines de personnes se bousculaient pour s'approcher de lui, M. Iohannis a échangé quelques mots avec plusieurs manifestants qui réclamaient un "changement profond" de la société roumaine.
"C'est uniquement ensemble que nous pourrons faire ce changement, ni vous seuls, ni moi seul ne pourrons le faire", a dit M. Iohannis à l'un d'entre eux, lors de ce sixième soir d'affilée d'une mobilisation sans précédent.
Plusieurs protestataires ont également appelé à la formation d'un gouvernement de technocrates et à l'"assainissement des partis politiques".
Le chef de l'Etat conservateur a assuré qu'il tiendrait compte de leurs opinions lors des consultations sur la nomination d'un nouveau Premier ministre.
Sous pression depuis des mois en raison de ses déboires avec la justice et confronté à un mouvement de protestation inédit contre une classe politique largement corrompue, le chef du gouvernement social-démocrate Victor Ponta a démissionné mercredi.
Le bilan de l'incendie s'est encore alourdi dimanche, passant à 45 morts, après le décès de quatre blessés.
Parmi ces quatre personnes figure le batteur du groupe local de hard rock Goodbye to Gravity, qui donnait un concert au moment où l'incendie s'est déclenché.
Bogdan Enache devait être transféré vers un hôpital suisse, mais son état de santé s'est dégradé peu après le décollage de l'avion.
L'appareil a rebroussé chemin mais le musicien est mort dans l'ambulance qui le transportait vers l'hôpital des Grands Brûlés de Bucarest.
Les deux guitaristes du groupe sont morts au lendemain de l'incendie, tandis que deux autres membres sont toujours hospitalisés dans un état grave.
Trois autres personnes --deux jeunes Roumains et un étudiant turc-- avaient succombé à leurs blessures dimanche matin.
Samedi, neuf personnes étaient décédées des suites de leurs blessures. Sept d'entre elles sont mortes à Bucarest et deux aux Pays-Bas, où elles venaient d'être transférées pour y être soignées.
"Les sept jours à venir sont les plus difficiles du point de vue du traitement des blessés", a déclaré samedi le ministre de la Santé. "Nous acceptons toute aide, toute équipe de médecins venus de l'étranger", a-t-il ajouté.
Alors que le bilan risque encore de s'alourdir, les médias accusent les autorités d'avoir tardé à lancer les procédures pour transférer une partie des blessés dans des hôpitaux à l'étranger.
"Pourquoi la Roumanie n'a-t-elle pas demandé dès le début une aide internationale?", s'interroge ainsi le quotidien Gandul. Le journal souligne que les hôpitaux roumains ont été débordés par l'admission de plus de 140 blessés après le drame.
Samedi, 18 personnes ont été transférées à l'étranger - huit en Belgique, huit aux Pays-Bas et deux en Autriche. Dimanche, une douzaine de blessés devraient être transférés vers la Grande Bretagne, la Norvège, la Finlande et Israël, selon le ministère de l'Intérieur.
Selon les médecins, une centaine de blessés étaient toujours hospitalisés, dont 44 dans un état critique.
Un violent incendie s'était déclenché le 30 octobre dans une boîte de nuit lors d'un spectacle pyrotechnique au cours d'un concert de hard rock.
Les premiers éléments de l'enquête ont montré de nombreux manquements aux règles de sécurité, notamment une seule porte ouverte, pas de sorties de secours et des matériaux inflammables utilisés pour l'isolation acoustique.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.