Un haut responsable de Nissan a souhaité vendredi qu'une solution soit trouvée "dès que possible" aux tensions entre son partenaire Renault et l'Etat français, dans la foulée d'un conseil d'administration extraordinaire du constructeur automobile français consacré à cette crise.
"L'alliance Renault-Nissan a représenté un énorme succès pour nos deux entreprises et nous avons bon espoir que ce succès perdurera au cours des années à venir. Nissan voudrait résoudre cette question dès que possible afin de pouvoir rétablir les bases d'une alliance fructueuse", a déclaré le directeur de la compétitivité de Nissan, Hiroto Saikawa, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Ce texte a été publié peu après une réunion des 19 membres du conseil d'administration de Renault, dont rien n'a filtré dans l'immédiat. Ils devaient évoquer la crise empoisonnant les relations du constructeur automobile avec l'Etat français, son premier actionnaire, dont l'influence récemment accrue irrite aussi Nissan.
A la source des tensions, la décision du gouvernement français de monter au capital de l'ancienne Régie nationale au printemps dernier. De 15%, la part de l'Etat est montée à 19,7%.
Le gouvernement s'était ainsi assuré une minorité de blocage pour imposer à l'entreprise, lors de l'assemblée générale des actionnaires le 30 avril dernier, l'application de la loi "Florange" qui récompense les détenteurs d'actions de long terme par l'octroi de droits de vote double.
Le coup de force du gouvernement, qui va pouvoir exercer de tels droits dès la prochaine AG en 2016, a provoqué la colère de Renault et de Nissan, tous deux dirigés par M. Ghosn et liés depuis 1999.
M. Saikawa, l'un des bras droits de M. Ghosn, avait déjà affirmé en début de semaine que cet accroissement de l'influence de l'Etat français chez son partenaire constituait un "motif d'inquiétude".
"Le récent changement dans la structure de vote de Renault, qui a octroyé des droits de vote double à certains actionnaires, a créé un déséquilibre dans l'Alliance Renault-Nissan. Ce changement est allé directement à l'encontre de l'avis du conseil d'administration de Renault", a assuré vendredi le responsable de Nissan.
De même source, "nous avons été en discussion avec toutes les parties prenantes pour tenter de trouver une solution bénéfique pour l'alliance, et nous continuerons jusqu'à ce que nous trouvions une solution équilibrée et constructive".
Renault détient 43,4% de Nissan, et une filiale de ce dernier contrôle 15% du groupe français.
Cependant, au titre de règles sur "l'autocontrôle", les actions détenues par Nissan ne lui confèrent pas de droits de vote à l'assemblée générale de Renault.
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