"Catastrophique": plusieurs syndicats de la Fnac et de Darty ont fait part vendredi de leur vive inquiétude pour l'emploi dans les deux enseignes, après l'annonce d'un accord de principe entre les distributeurs sur les modalités de leur rapprochement.
"C'est catastrophique. Socialement, ça va être terrible", a estimé la CFDT de Darty, auprès de l'AFP. "Le pire est à craindre en termes d'emplois", a estimé Thierry Lizé (FO de la Fnac).
Le mariage des deux enseignes pourrait donner naissance à un géant français de l'électroménager et de l'électronique mais devrait aussi générer d'importantes économies - d'un montant estimé de 85 millions d'euros -, source d'inquiétude pour les plus de 27.000 salariés (France et étranger) des deux groupes.
"Qu'il y ait une association de deux entités pour avoir une taille suffisante, nous permettre de poursuivre notre développement, pourquoi pas?", a réagi Philippe Senia (CFTC de Darty). Mais "comment vont s'organiser les synergies? Le problème est surtout là. Quel impact pour le personnel?", s'est-il demandé.
"Les principales interrogations () portent sur les destructions d'emplois" dans les deux enseignes, a souligné aussi Catherine Gaigne, déléguée SUD à la Fnac, en citant "le siège et la logistique" comme étant, sans doute, les premiers services touchés.
Pour M. Lizé aussi, "les mutualisations sur les centrales d'achat, la logistique, le siège ou le SAV ne se feront pas malheureusement sans casse sociale".
Quant aux magasins - parfois distants d'"un étage ou 100 mètres", note FO - , ils n'échapperont pas non plus à une restructuration. "Il y aura des pertes de part et d'autre" et l'arbitrage se fera, selon la représentante SUD, en fonction de "la taille des magasins, des loyers, etc."
La "rentabilité" des magasins va aussi entrer en ligne de compte, selon un représentant CFDT de Darty, car "aujourd'hui, les gros magasins financent les petits".
La CGT-Fnac évoque pour sa part les autorités de la concurrence qui pourraient imposer "de céder ou fermer certains établissements" en cas de monopole dans une zone: "un effet d?aubaine (pour la direction de la Fnac) pour tailler dans l?emploi".
Chez Darty, "l'historique" d'Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, attise aussi les inquiétudes. C'est la "régression sociale", note la CFDT, en soulignant que c'est un "adepte de la franchise" de magasins, un système derrière lequel il n'y a "rien au niveau social".
Alexandre Bompard s'achète un "joujou" alors que la direction de la Fnac vient d'annoncer "une 6e année de restrictions salariales", rappelle le représentant de FO. C'est "insupportable".
Un comité de groupe extraordinaire devrait se tenir rapidement à la Fnac, a indiqué Catherine Gaigne qui a regretté d'avoir appris "par la presse" la nouvelle du rapprochement.
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