Après six semaines de réflexion, Fnac et Darty ont annoncé vendredi un accord sur les modalités de leurs fiançailles qui pourraient donner naissance à un géant français des magasins d'électroménager et d'électronique.
La Fnac, qui a consenti à améliorer sa proposition initiale de rachat par un apport de liquidités, doit confirmer son offre de manière ferme d'ici au 11 novembre.
Un délai supplémentaire pour finaliser les aspects techniques de leur accord pourrait toutefois être encore demandé. Mais sauf surprise, le processus de rapprochement apparait désormais bien engagé.
Cette perspective était saluée vendredi à la mi-journée par les marchés, le titre Fnac prenant 2,62% à la Bourse de Paris, tandis que l'action Darty s'envolait de plus de 10% vendredi à Londres.
Ensemble, Fnac et Darty représenteraient un chiffre d'affaires cumulé de plus de 7 milliards d'euros et compteraient 333 magasins rien que sur la France.
Selon un rapport d'Ernst and Young, le mariage des deux groupes pourrait générer des synergies de 85 millions d'euros, dont plus de la moitié issue d'achats en commun auprès des fournisseurs de produits d?électronique grand public et de petit électroménager, notamment les puissants Apple et Samsung.
Des économies seraient également réalisées via "l'optimisation de la logistique et du transport, de l'intégration de certaines fonctions support au niveau des sièges". Cette proposition inquiète les syndicats, qui estiment que ces mutualisations, "ne se feront pas malheureusement sans casse sociale", a réagi Thierry Lizé, délégué FO à la Fnac.
Chez Darty, c'est la consternation. "C'est catastrophique, socialement ça va être terrible", estime la CFDT.
Même si l'"agitateur culturel" a toujours affirmé vouloir conserver les deux enseignes, l'autre crainte vient des possibles fermetures de magasins que pourrait demander l'Autorité de la concurrence pour autoriser le rachat, si elle estime que ce dernier peut créer des positions dominantes sur certaines zones.
La Fnac avait annoncé le 30 septembre vouloir acquérir Darty avec une offre basée uniquement sur un échange de titres, proposant une action Fnac pour 39 actions Darty.
Mais le 26 octobre, le conseil d'administration de Darty, basé à Londres et visiblement pas tout à fait convaincu, avait demandé un délai de réflexion supplémentaire, se donnant jusqu'au 11 novembre pour décider s'il recommandait ou pas à ses actionnaires d'accepter l'offre.
C'est l'ajout d'un paiement partiel en espèces, réclamé par Darty, qui a semble-t-il permis de parvenir à un accord.
Seulement 23,6% de son actionnariat -- le fonds Knight Vinke Asset Management (14,34% du capital) et DNCA Finance (9,3%) -- avait officiellement apporté son soutien à l'offre initiale de la Fnac.
- Prime de 47% -
La Fnac propose désormais d'offrir une action Fnac pour 37 actions Darty, mettant également sur la table la possibilité pour les actionnaires de Darty de demander tout ou partie du paiement en espèces, "à hauteur d'un montant maximum de 95 millions d'euros".
Dans ces conditions, le conseil d'administration de Darty s'est déclaré vendredi prêt à recommander à l'unanimité une telle offre.
La nouvelle offre valorise Darty à hauteur d'environ 615 millions de livres, soit 858,88 millions d'euros.
Elle porte la valeur de l'action Darty à "environ 116 pence", soit "une prime d'environ 47%" par rapport à sa cotation du 29 septembre.
Cela représente "15% de plus que l'offre initiale", note l'analyste anglais Liberum, en la jugeant toutefois en-dessous du potentiel de valorisation de Darty.
La Fnac s'est dite vendredi "satisfaite d'avoir obtenu la recommandation du conseil d'administration de Darty", dans une déclaration à l'AFP.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.