Après six semaines de réflexion, Fnac et Darty sont finalement tombés d'accord pour se marier et donner naissance à un géant français des magasins d'électroménager et d'électronique, dont la gestation suscite toutefois de vives craintes de "casse sociale".
Sauf surprise pas complètement à exclure, le rapprochement entre les deux distributeurs, qui cumulent un chiffre d'affaires de plus de 7 milliards d'euros et 333 magasins, rien que sur la France, semble désormais bien engagé.
La transaction valoriserait Darty à environ 615 millions de livres, environ 860 millions d'euros.
Un mariage entre les deux enseignes renforcera considérablement le poids des deux acteurs, notamment dans les négociations à l'achat avec les mastodontes de l'électronique grand public, comme Apple et Samsung, pour obtenir de meilleurs tarifs.
Ce qui pourrait permettre aux consommateurs de bénéficier de baisses des prix.
D'importantes économies, d'un montant estimé de 85 millions d'euros, pourraient également être réalisées, notamment sur la logistique, le transport et les fonctions support (comptabilité, informatique, etc..).
Mais cet aspect provoque déjà l'inquiétude des salariés.
Chez Darty, c'est la consternation. "C'est catastrophique, socialement ça va être terrible", estime la CFDT, qui craint l'impact pour les structures centrales (services achat, informatique?) et les magasins en doublon.
- "Le pire à craindre en termes d'emplois" -
"Les principales interrogations des salariés, élus et délégués syndicaux portent sur les destructions d'emploi" dans les deux enseignes, a confirmé à l'AFP, Catherine Gaigne, déléguée Sud à la Fnac.
"Les mutualisations sur les centrales d'achat, la logistique, le siège ou le SAV (service après vente) ne se feront pas malheureusement sans casse sociale", a renchéri Thierry Lizé, délégué FO à la Fnac.
Même si l'"agitateur culturel", surnom de la Fnac, a toujours affirmé vouloir conserver les deux enseignes, l'autre crainte vient de possibles fermetures de boutiques que pourrait demander l'Autorité de la concurrence pour autoriser le rachat, si elle estime que ce dernier pourrait créer des positions dominantes sur certaines zones.
"Le pire est à craindre en termes d'emplois", car dans certaines villes "un étage ou 100 mètres séparent les deux enseignes", a affirmé M. Lizé.
L'opération reste soumise à un certain nombre d'étapes, dont une approbation définitive par le conseil d'administration de la Fnac.
Dans l'intervalle, les deux groupes se réservent le droit de se retirer ou de modifier les termes de l'accord, ont tenu à préciser Fnac et Darty dans leur communiqué conjoint.
Un comité de groupe extraordinaire doit également être organisé pour expliquer aux représentants syndicaux les termes de l'offre et ses conséquences, probablement la semaine prochaine ou la suivante, selon Mme Gaigne.
La Fnac, qui emploie 14.500 collaborateurs (dont 61% en France), a dégagé en 2014 un bénéfice net de 41 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 3,89 milliards (-0,3%).
Darty, qui emploie 12.600 personnes en France et à l'étranger, a renoué avec les bénéfices l'an dernier, avec 13,8 millions d'euros de résultat net pour des ventes de 3,51 milliards (+3,2%).
A la demande notamment des actionnaires britanniques de Darty, la Fnac a consenti à améliorer sa proposition initiale de rachat en proposant un paiement partiel en espèces. Elle a jusqu'au 11 novembre pour confirmer son offre, selon un communiqué conjoint.
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