Le Parlement a adopté définitivement jeudi soir par un dernier vote de l'Assemblée la proposition de loi destinée à légaliser la surveillance des communications internationales, c'est-à-dire l'activité de la DGSE, qui resteront soumises à moins de contrôle que les interceptions effectuées en France.
Il fallait que les députés le votent dans les mêmes termes que les sénateurs un peu plus tôt dans la journée, ce qu'ils ont fait. Les Républicains ont soutenu le texte, estimant comme Eric Ciotti que "face aux menaces, il serait inconcevable que nos services n?aient pas les moyens légaux d?obtenir les renseignements essentiels".
La proposition de loi a pour objet de pallier un vide juridique résultant de la censure par le Conseil constitutionnel d'une disposition de la loi renseignement.
Celle-ci, qui légalise et encadre l'activité des services en France, était restée floue pour leurs activités à l'étranger, renvoyant cela à un décret en Conseil d?État. Le Conseil constitutionnel a jugé que c'était au législateur d'agir dès lors que des libertés publiques étaient concernées.
Les auteurs du texte, les députés socialistes Patricia Adam et Philippe Nauche, respectivement présidente et vice-président de la commission de la Défense à l'Assemblée, ont proposé un cadre juridique spécifique en introduisant un nouveau chapitre dans le code de la sécurité intérieure.
Dès lors que "la défense et la promotion des intérêts fondamentaux de la Nation", qui comprennent notamment "les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs" de la France, sont concernées, "la surveillance des communications qui sont émises ou reçues de l'étranger" est autorisée et le Premier ministre pourra "désigner les zones géographiques, les organisations ou les personnes objets de cette surveillance".
Ces interceptions à l'étranger seront nettement moins encadrées que celles effectuées en France. Le Premier ministre n'aura pas besoin de solliciter l'avis préalable de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR).
Sur proposition du Sénat, la commission mixte paritaire a retiré au Premier ministre la faculté de déléguer à un collaborateur la désignation des réseaux de communications électroniques internationales sur lesquels l'interception est autorisée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.