Le réchauffement planétaire induit par les activités humaines a amplifié un grand nombre de phénomènes météorologiques extrêmes en 2014, conclut jeudi un groupe international de recherche dans le cadre d'efforts pour mieux prédire ces événements climatiques dévastateurs et de plus en plus fréquents.
Ces travaux ont été rassemblés dans un rapport présenté par l'Administration américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
Ces scientifiques ont analysé 28 de ces phénomènes dans le monde l'année dernière. Ils citent notamment des cyclones dans le centre du Pacifique, la sécheresse en Afrique de l'Est, des vagues de chaleur en Australie, en Asie et en Amérique du Sud, ou encore des inondations dans les Cévennes, dans le sud de la France.
Mais ils n'ont pas trouvé d'influence du réchauffement climatique pour huit de ces "événements météo", comme les fortes tempêtes de neige pendant l'hiver 2013-14 en Amérique du Nord qui ont résulté principalement de la variation naturelle du climat, ou encore dans la sécheresse au Proche-Orient en 2014.
En revanche, les cyclones tropicaux à Hawaï avaient "nettement plus de probabilités de se produire en raison du changement climatique induit par l'homme", relève le rapport.
Le réchauffement, comme l'utilisation des sols, ont en outre joué un rôle dans les inondations des plaines du sud-est du Canada, ont déterminé les scientifiques. Dans les montagnes cévenoles les fortes précipitations très inhabituelles étaient trois fois plus probables qu'en 1950. La vague de chaleur extrême qui s'est produite notamment en Chine l'an dernier était également liée au changement climatique, selon les chercheurs.
"Globalement, des canicules extrêmes deviennent de plus en plus fréquentes", a noté lors d'une conférence de presse téléphonique Stephanie Herring, une scientifique de la NOAA qui a édité le document.
Mais, a-t-elle ajouté, lorsqu'il s'agit des pluies et des chutes de neige, les scientifiques font part de "résultats beaucoup plus mitigés quant à l'influence des activités humaines", où ils ont été "assez également partagés cette année entre ceux qui ont détecté un signal du changement climatique et ceux qui n'ont pas trouvé".
- Mieux se préparer -
Il s'agit de la quatrième année au cours de laquelle la NOAA présente ce rapport produit par 32 groupes de scientifiques dans le monde. Ceux-ci ont analysé le rôle des différents facteurs conduisant à la formation de ces phénomènes météo, y compris le degré de variabilité naturel du climat et le rôle du changement climatique induit par les activités humaines.
"Pour chacune des quatre dernières années, ce rapport a montré que ces événements météorologiques, comme des vagues de chaleur extrêmes, ont souvent été liés à une augmentation des gaz à effet de serre résultant des activités de l'homme. Mais d'autres phénomènes sont probablement moins liés à ces activités", a souligné Thomas Karl, directeur des centres nationaux d'information environnementale de la NOAA.
Cette année, le rapport a ajouté des analyses de nouveaux types de phénomènes, dont les feux de forêts et l'accroissement de la superficie de glace dans l'océan Antarctique, ainsi que la manière dont l'utilisation des sols pourrait influer sur l'impact et la sévérité des précipitations.
Ils ont conclu que généralement le changement climatique induit par l'homme a accru la probabilité d'incendies de forêts en Californie, sans toutefois établir de lien spécifique pour ces feux en 2014.
"Comprendre notre influence sur des phénomènes climatiques dévastateurs en faisant avancer la science nous aidera à nous adapter au changement climatique", a souligné Stephanie Herring.
"Alors que la science consistant à déterminer l'influence du changement climatique induit par l'homme sur ces phénomènes météorologiques s'améliore, les responsables politiques, les compagnies d'assurance et beaucoup d'autres acteurs pourront utiliser ces informations pour aider les collectivités à mieux se préparer", a-t-elle ajouté.
Le document, intitulé "Explication des phénomènes météorologiques extrêmes en 2014 dans la perspective du climat", est publié dans le Bulletin de la Société américaine de Météorologie.
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