"Dramatique", "catastrophique", "abyssal"... Le vocabulaire utilisé par Pascal Martin mesure l'ampleur de la situation. Selon lui, l'audit financier réalisé par le cabinet Ernst & Young révèlerait "la situation catastrophique" de la Seine-Maritime, symbolisée selon lui par "une dérive des dépenses des fonctionnements, une augmentation vertigineuse de la dette du Département et un matraquage fiscal sur 10 ans".
Les dépenses de fonctionnement
L'audit financier révèle qu'entre 2004 et 2008 (date de fin du premier mandat de Didier Marie), les dépenses de fonctionnement ont quasiment doublé (+44%, soit 325 millions d'euros). Une hausse, qui, si elle s'est ralentie entre 2008 et 2014 (présidences successives de Didier Marie et Nicola Rouly) s'est tout de même poursuivie (+13%, soit 133 millions d'euros).
Cette hausse des dépenses de fonctionnement est en partie due aux transferts de charge et de personnels opérés de l'Etat vers le Département. Concernant les effectifs, le transfert de l'Etat vers le Conseil départemental s'est traduit par une hausse de 1433 agents. "Or, entre 2004 et 2014, il y a eu 1911 nouveaux agents. Cela veut dire que 478 agents sont venus grossir les effectifs sans justification autre que le bon vouloir de la précédente majorité. Cela représente un coût moyen de 19 millions d'euros", pointe Pascal Martin.
La dette
"En 2004, la dette était de 329 millions d'euros et les intérets de la dette culminaient à 8 millions d'euros. En 2014, la dette est de 1,23 milliards d'eurois, soit une hausse de 375% en 10 ans", déplore encore Pascal Martin. Les intérêts de la dette coûtent aujourd'hui à la collectivité 38 millions d'euros par an.
La hausse des impôts
Pascal Martin évoque dix années "de matraquage fiscal permanent et intensif", évoquant huit hausses d'impôts en 10 ans. L'élu conclut de l'audit qu'en 10 ans, "la Seine-Maritime prélève un impôt deux fois supérieur à celui des départements comparables (Gironde, Val d'Oise, Yvelines...) soit un taux de 25,4% contre 12,6% en moyenne".
Quelles solutions ?
Et le président d'évoquer la "gabégie" de la précédente majorité au pouvoir. Avant de conclure : "Si ce Département était une entreprise, il serait en redressement judiciaire depuis longtemps et serait tout proche de la liquidation."
Son vice-président aux Finances, Luc Lemonnier, devra redresser la barre : "Et on ne redresse pas un département avec des mesurettes. Il faudra des mesures drastiques. Il faut se redonner de l'air pour ne pas mourir." Le Département promet par ailleurs de ne pas augmenter les impôts, se privant ainsi des recettes qui auraient pu en découler. Les mesures drastiques énoncées n'ont pas été mesurées. Le budget 2016 sera quant à lui voté en février prochain. 170 millions d'euros devraient d'ores et déjà être dédiés à l'investissement.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.