Après les reculades gouvernementales de ces derniers jours sur la fiscalité ou encore les aides au logement, la presse jeudi estime que "la réforme est si impérative qu?elle attendra? 2018 !".
"La réforme est si impérative qu?elle attendra? 2018 !", s'agace Paul-Henri du Limbert du Figaro qui il y a quelques temps "avait cru comprendre que Manuel Valls souhaitait +déverrouiller les 35 heures+ et simplifier urgemment le Code du travail". "Que penser de ces décisions ou déclarations absurdes, contradictoires et perpétuellement changeantes, si ce n?est que François Hollande aura fait preuve depuis plus de trois ans d?une remarquable cohérence dans l?incohérence ?", déplore-t-il.
Dans Le Courrier picard, Daniel Muraz compte que la "réécriture complète" du code sera "achevée, théoriquement, après la présidentielle de 2017".
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet estime que "parler déjà de "révolution", comme l'a fait le Premier ministre, ou de "réformette", comme l'affirment ses détracteurs de droite, c'est aller un peu vite en besogne." Rappelant que le gouvernement ne souhaite toucher ni au "Smic" ni au "contrat de travail", il constate qu'il s'agit "des marqueurs qui séparent la gauche de la droite. Ils n'ont pas de chances de s'estomper avant le grand tunnel électoral qui nous sépare de la présidentielle de 2017", analyse-il enfin.
- Barrières de synthèse hollandaise -
De son côté, Pierre Cavret (Ouest-France) se demande si les "barrières de synthèse toute hollandaise, cadrant le débat d?entrée, vont nuire "à l?ambition du projet".
Bruno Mège (La Montagne Centre France) pense que "François Hollande et Manuel Valls ont essayé de ne prendre au plan politique qu'un risque calculé." D'où l'importance, d'après lui d'"envoyer à leur électorat, bien loin d'être intégralement converti au social-libéralisme macronien, des signaux montrant que rien d'essentiel ne changerait dans les règles régissant les rapports entre employeurs et salariés."
"La révolution promise, hormis un tour sur elle-même, ne porte pas les germes d?un bouleversement majeur", assure Stéphane Siret dans Paris-Normandie. Calculant que la "nouvelle architecture" du Code prendrait au moins deux ans, il persifle: "Autant dire que son avenir n?est pas écrit. Voilà pourtant des semaines que le gouvernement martèle qu?il y a urgence à revoir les milliers de pages du Code du travail afin de faciliter l?emploi. On se demande à quel moment il faut le croire."
Pour Jean-Michel Servant du Midi Libre la réforme du Code du travail "s?apparente davantage à une cure d?amaigrissement qu?à un assouplissement des horaires".
A l'approche des élections régionales, Hervé Chabaud (L'Union et l'Ardennais) constate qu'il est "urgent d?attendre et que le réformisme [est] incompatible avec le calendrier électoral".
"Manuel Valls évolue sur un fil tendu au-dessus du vide. Il ne peut plus reculer mais tout mouvement lui fait prendre les plus grands risques", assure Jean-Louis Hervois de La Charente Libre. Signalant que le chantier a été confié à Robert Badinter, il prévient que "l'objectif avoué est d?aboutir dans deux ans, autant dire dans un ailleurs absolu sur le calendrier politique".
Autant dire que "chacun campera sur ses positions en attendant de purger les dix-huit mois de campagne électorale qui nous attendent", assure-t-il.
Dans L'Opinion, Nicolas Beyrout reconnaît d'une manière générale que "ce renoncement à peser sur le cours des choses menace tout pouvoir".
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