Le groupe État islamique a réaffirmé mercredi être responsable du crash de l'avion russe dans le désert égyptien du Sinaï, mais aucun nouveau élément n'est venu étayer l'hypothèse d'un attentat.
Le groupe jihadiste a par ailleurs revendiqué une nouvelle attaque meurtrière contre la police égyptienne dans le Sinaï.
Au Caire, des experts poursuivaient l'examen des deux boîtes noires, dont l'une conserve les sons et conversations dans le cockpit et l'autre les paramètres de vol. Ils espèrent qu'elles permettront de trancher entre les deux hypothèses envisagées pour expliquer cette catastrophe qui a fait 224 morts: l'attentat ou l'accident technique.
Dans un court message audio posté sur son compte Twitter habituel, la branche égyptienne de l'EI, "Province du Sinaï", a réaffirmé sa responsabilité, cinq jours après avoir annoncé qu'il avait "fait tomber" l'avion.
Mais le groupe jihadiste ajoute que ce n'est pas à lui d'en faire la preuve et qu'il en livrera la démonstration quand il le voudra. "Nous n'avons aucune obligation d'expliquer comment il s'est écrasé", affirme un homme qui ne livre pas son identité. "Nous vous livrerons les détails de la manière dont il est tombé au moment que nous aurons choisi", conclut-il.
Dans un autre message sur Twitter, le groupe jihadiste a revendiqué un attentat perpétré mercredi matin par un kamikaze qui a fait exploser sa voiture piégée devant un club de la police à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, tuant au moins quatre policiers selon les médias d'Etat.
"Province du Sinaï", qui commet quasi-quotidiennement des attaques meurtrières visant policiers et soldats, a indiqué que cet attentat avait été mené en représailles à "l'arrestation de femmes bédouines par les forces apostates" dans la région.
- Sissi à Londres -
C'est dans ce contexte que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a quitté mercredi Le Caire pour une visite de trois jours à Londres, selon l'agence Mena.
Au cours d'une conversation téléphonique, il a convenu avec le Premier ministre britannique David Cameron de la nécessité d'"assurer la sécurité la plus stricte possible" à l'aéroport de Charm el-Cheikh, d'où avait décollé l'avion russe, a indiqué Londres.
Cet aéroport accueille chaque jour des milliers de touristes venus passer des vacances sur les rives de la mer Rouge.
Le président Sissi avait prévenu mardi, dans une interview à la BBC, qu'il faudrait "du temps" pour déterminer la cause du crash, même s'il qualifiait mercredi dans le quotidien britannique Daily Telegraph de "spéculations sans fondement" l'idée d'un attentat de l'EI.
L'analyse des boîtes noires, qui a débuté mardi dans les locaux du ministère égyptien de l'Aviation civile, est une opération complexe en fonction notamment de l'état des enregistreurs, a-t-on indiqué dans les milieux de l'enquête.
L'Airbus A321 s'était écrasé samedi matin dans le Sinaï 23 minutes après avoir décollé. Ses occupants, 217 passagers et sept membres de l'équipage, ont tous péri dans le crash, la pire catastrophe aérienne qui ait jamais frappé la Russie.
Les recherches se poursuivaient mercredi pour retrouver les derniers corps de victimes et d'éventuels indices dans une large zone désertique.
33 corps ont jusqu'à présent été identifiés, a indiqué Igor Albin, le vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg, la ville russe d'où étaient originaires la plupart des victimes.
- 'Flash de chaleur' -
La chaîne de télévision CNN, citant un responsable américain anonyme, a affirmé qu'un satellite militaire américain avait détecté un "flash de chaleur" provenant de l'Airbus au moment du drame. Cela "suggère qu'un événement catastrophique - y compris peut-être une bombe - s'est produit en vol", selon cette source.
Pour la compagnie Metrojet, seul un facteur "extérieur" peut expliquer le crash. Elle a ainsi rejeté la possibilité d'"une défaillance technique" ou d'"une erreur de pilotage" et a déclaré que l'avion était en "excellent état".
Selon des experts interrogés par l'AFP, l'appareil a dû subir un choc extrêmement soudain au point que le pilote en a instantanément perdu le contrôle.
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