Les enquêteurs perquisitionnaient mercredi les bureaux de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), dans une affaire portant notamment sur des faits supposés de blanchiment de fraude fiscale, ont annoncé à l'AFP des sources proches du dossier et judiciaire.
Cette enquête visant le cofondateur du Front national, en rupture de ban avec son parti, avait été ouverte en juin par le parquet national financier (PNF). Elle porte sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale et d'omission de déclaration de patrimoine, à laquelle sont astreints les parlementaires, a précisé la source judiciaire.
Elle est consécutive à des signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin), à propos d'un compte bancaire caché à l'étranger, et de l'ancienne Commission pour la transparence financière de la vie politique, remplacée depuis par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Fin avril, le site d'information Mediapart avait révélé le signalement de Tracfin évoquant un trust géré à Genève, dont l'ayant droit serait l'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. Selon ce signalement, le trust comprendrait un compte abondé à hauteur de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or.
Jean-Marie Le Pen avait alors démenti toute implication dans un trust à l'étranger. "Je le nie. Ce n'est pas parce que Mediapart dit quelque chose que c'est une vérité évangélique", avait-il déclaré.
Dans son signalement, Tracfin mentionne l'existence d'un trust basé aux Iles Vierges britanniques et géré à Genève pour le compte de l'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP.
Selon cette source, le compte aurait été clos en 2014 et les fonds transférés dans une banque aux Bahamas.
Le signalement de la Commission pour la transparence financière de la vie politique sur la déclaration de patrimoine de 2014 de Jean-Marie Le Pen était aussi lié à des soupçons sur ce compte.
Jean-Marie Le Pen avait admis en 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l'UBS en 1981, affaire déjà évoquée par le passé. Il avait alors parlé d'une opération d'emprunt pour sa société de disques de l'époque, la Serp.
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