Le scandale Volkswagen s'est amplifié lundi aux Etats-Unis où les autorités accusent désormais le groupe allemand d'avoir également équipé ses modèles diesel haut de gamme Porsche et Audi, munis de moteur V6, de logiciels truqueurs faussant les tests antipollution, ce qu'il a démenti.
"VW a encore manqué à ses obligations de se conformer aux lois qui protègent la qualité de l'air que respirent les Américains", a affirmé Cynthia Giles, une responsable de l'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA).
Le groupe VW a aussitôt rejeté ces nouvelles accusations dans un communiqué, où il a démenti l'installation de logiciels truqueurs sur "les moteurs diesel V6 trois litres" tout en se disant prêt à "coopérer pleinement" avec les autorités américaines.
Quand le scandale avait éclaté à la mi-septembre aux Etats-Unis, seules des voitures de moyenne gamme du groupe Volkswagen et dotées de moteurs diesel de deux litres de cylindrée avaient été pointées du doigt.
Quelque 480.000 modèles Volkswagen (Golf, Passat) et Audi étaient alors accusés d'être équipés d'un logiciel détectant à quel moment un test anti-pollution était mené pour en fausser les résultats et faire apparaître un niveau d'émission de gaz d'échappement bien plus faible que la réalité.
Mais les tests menés depuis par l'agence fédérale et ses homologues californienne et canadienne ont révélé que ces logiciels avait été également été installés dans des moteurs de trois litres de cylindrée équipant les modèles Audi A6 Quattro, A7 Quattro, A8 et A8L, Q5 et Porsche Cayenne ainsi que Volkswagen Touareg, a indiqué l'EPA dans un communiqué.
"Nous avons des preuves flagrantes des violations", a affirmé Mme Giles, la responsable de l'EPA, ajoutant que les investigations "se poursuivaient".
Au moins 10.000 nouveaux véhicules seraient concernés, selon l'agence américaine, même si leur nombre exact n'a pas été précisé.
Les moteurs visés, qui ont été montés sur des modèles 2014, 2015 et 2016, rejettent dans l'air "jusqu'à neuf fois plus" d'oxyde d'azote (NOX) que les normes autorisées aux Etats-Unis, affirme l'EPA, qui rappelle que ce gaz est tenu pour responsable de graves affections respiratoires.
"Il s'agit d'un problème de santé publique très grave", a commenté Richard Corey, de l'agence de protection de l'environnement de Californie (Carb).
Les nouveaux logiciels truqueurs ont été découverts "grâce à notre programme de tests", a par ailleurs assuré Mme Giles.
La procédure désormais va se poursuivre avec de nouveaux tests menés en condition réelle d'utilisation et devrait déboucher sur des rappels de véhicules qui risquent de ternir encore davantage l'image du constructeur allemand aux Etats-Unis.
Le groupe est visé par une enquête du ministère de la Justice américain et par des plaintes collectives d?automobilistes qui s'estiment floués.
- Pénalités -
Aucun rappel de véhicule VW n'a toutefois pour l'heure été formellement ordonné aux Etats-Unis. L'EPA veut au préalable s'assurer que les remèdes décidés par le constructeur seront "appropriés", a justifié Janet McCabe, une autre responsable de l'agence fédérale.
La question des pénalités menaçant VW, qui pourraient théoriquement dépasser les 18 milliards de dollars, sera elle aussi abordée plus tard.
"Nous n'avons pris aucune décision concernant les pénalités. Cela viendra plus tard dans la procédure", a commenté Mme Giles.
Pour l'heure, aucun autre constructeur automobile n'a été incriminé aux Etats-Unis. "Nos tests continuent, a toutefois ajouté Mme Giles. Nous ne les avons absolument pas achevés".
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