Avec Yannick Noah, il n'y aura pas de "sélection politiquement correcte": c'est le message que le nouveau capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis a fait passer aux candidats au maillot bleu lors d'une première réunion samedi soir à Paris.
"Le mode de sélection doit être compris de tous. J'appellerai les joueurs concernés trois semaines avant et j'attendrai d'eux qu'ils soient prêts", a déclaré Noah lundi lors d'une conférence de presse, en marge du tournoi de Bercy.
Il n'y aura donc pas de privilégiés. Le nouveau patron va "créer une émulation pour le simple comme pour le double" et les élus seront les hommes en forme qui auront fait les sacrifices nécessaires pour arriver au stage dans les meilleurs conditions.
Ainsi un joueur qui irait courir le cachet sur une surface différente de celle du match de Coupe Davis juste avant le rassemblement s'exclurait de lui-même du groupe. "Si certains joueurs ne sont pas prêts, d'autres le seront", a-t-il prévenu.
A l'exception de Richard Gasquet retenu par sa demi-finale à Bâle, tous les sélectionnables, une dizaine en tout, étaient là pour entendre ce discours de mobilisation, les cadres Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon bien sûr et d'autres comme Adrian Mannarino ou les spécialistes du double Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert.
"C'était un premier contact. Il y a pas mal de joueurs que je ne connais pas du tout. Mon rôle est de les motiver et pour ça il faut d'abord les connaître. Il s'agissait de leur montrer que tous les joueurs sont concernés. La plupart de ceux qui étaient là seront amenés à jouer dans les années à venir", a-t-il dit.
- "Clément a payé pour tous" -
A propos du double, l'ancien champion de Roland-Garros, âgé de 55 ans, n'a pas caché son souhait de voir Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet jouer ensemble sur le circuit afin de lui offrir une alternative en Coupe Davis. Il attend à ce propos que les joueurs puissent "jouer trois jours", c'est-à-dire les deux simples et le double, si nécessaire. "Dans un Grand Chelem, on n'a jamais vu quelqu'un jouer la demie mais pas la finale parce qu'il était fatigué", a-t-il souligné.
Noah a répété qu'il allait modifier certaines façons de fonctionner mais sans entrer dans les détails, l'essentiel étant de changer d'attitude à l'heure d'aborder les rencontres. "J'ai trouvé qu'avant ils étaient parfois un peu en-dessous, qu'ils n'étaient pas prêts". Une lacune dont il a refusé de rendre seul responsable son prédécesseur Arnaud Clément, "un fusible qui a payé un peu pour tous", selon lui. L'Aixois a été remercié le 18 septembre, avant la fin de son contrat, deux mois après l'échec des Français en quart de finale contre la Grande-Bretagne, à Londres.
La prise de contact s'est déroulée dans une ambiance "calme", selon Noah, certains des joueurs, qui ont pour la plupart 25 ans de moins que leur capitaine, se montrant "un peu timides".
On a bien entendu parlé du premier match du troisième mandat du capitaine Noah, contre le Canada début mars. La ville française qui accueillera la rencontre reste à déterminer, mais la couleur de la surface ne fait guère de doute, ce sera l'ocre de la terre battue. "On joue contre des attaquants, des gros gabarits, donc vous pouvez deviner", a-t-il dit.
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