L'Airbus A321 qui s'est écrasé en Egypte était en "excellent état", a affirmé lundi la compagnie aérienne russe qui exploitait l'appareil, estimant que seul un facteur "extérieur" pouvait expliquer le crash qui a fait 224 morts.
Les responsables de la compagnie aérienne Metrojet n'ont pas précisé de quel type d'"action extérieure" il pouvait s'agir alors que la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique a revendiqué la destruction de l'Airbus samedi, suscitant le scepticisme des autorités russes et des experts militaires et aéronautiques.
A Saint-Pétersbourg, d'où était originaire la majorité des 224 passagers et membres d'équipage morts dans le nord du Sinaï égyptien, les familles des victimes ont commencé lundi après-midi à identifier les 140 corps arrivés le matin même dans l'ancienne capitale impériale.
"La procédure d'identification a débuté. C'est un travail long et laborieux qui durera aussi longtemps que nécessaire", a affirmé à l'AFP Igor Albine, le vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg.
Un second appareil transportant les restes d'autres victimes de la pire catastrophe aérienne ayant touché la Russie doit par ailleurs décoller lundi soir à 18H00 GMT du Caire, selon le ministère russe des Situations d'urgence.
Mais tandis que les recherches continuent dans le Sinaï, où les enquêteurs sont retournés lundi sur le site du crash, les responsables de la compagnie aérienne Métrojet ont exclu "une défaillance technique ou une erreur de pilotage", expliquant que l'avion "était en excellent état".
"La seule cause possible est une action extérieure", a déclaré le directeur général de la compagnie Alexandre Smirnov lors d'une conférence de presse à Moscou, une formulation floue ne permettant toutefois pas de conclure à un acte de terrorisme.
Samedi, la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI) avait annoncé avoir détruit l'avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie, les autorités égyptiennes et russes déclarant pour leur part ne pas être en mesure d'annoncer les causes du crash.
Les experts interrogés par l'AFP excluent que l'EI dispose des moyens militaires nécessaires pour abattre un avion de ligne à 9.000 mètres d'altitude, mais ils refusent d'exclure, avant que les boîtes noires aient parlé, qu'une bombe ait pu exploser à bord ou que l'avion ait pu être touché par un missile tiré depuis le sol alors qu'il était descendu plus bas que son altitude de croisière.
- Poutine sort de son silence -
Pour la première fois depuis la tragédie et au lendemain d'une journée de deuil national, le président Vladimir Poutine est apparu à la télévision.
Lors d'une rencontre avec son ministre des Transports Maxime Sokolov, il a remercié les habitants de Saint-Pétersbourg pour la dignité de leur réaction et a insisté sur la nécessité d'avoir "un tableau objectif de ce qui s'est passé".
"C'est une terrible tragédie. Dans de tels moments, il est important de sentir () le soutien de tout le pays", a ajouté le président russe.
Plusieurs milliers de personnes avaient rendu hommage dimanche soir à Saint-Pétersbourg aux 217 passagers et sept membres d'équipage décédés dans la catastrophe, tous Russes hormis quatre Ukrainiens et un Bélarusse.
L'Airbus A321-200 de la compagnie Metrojet, qui appartient au transporteur Kogalymavia, s'est écrasé samedi à l'aube dans le Sinaï, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Le contact avec cet avion à destination de Saint-Pétersbourg a été perdu alors qu'il se trouvait à plus de 30.000 pieds (plus de 9.000 mètres), son altitude de croisière.
- Boîtes noires retrouvées -
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