Le dossier de la pollution s'invite dans la campagne des régionales en Ile-de-France depuis dimanche, à travers la question de la circulation alternée, mettant la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal sous le feu de critiques venant de son propre camp.
Prise à partie dimanche par la maire de Paris Anne Hidalgo et des élus franciliens, Mme Royal a lancé la machine anti-pollution lundi, indiquant dans un communiqué qu'un arrêté préfectoral serait pris "à partir de 14H00" pour "demander aux automobilistes de réduire leur vitesse sur l'ensemble de la région IDF" et faire contourner la région par les poids lourds.
Par ailleurs "un comité d'experts se réunit lundi midi afin de décider, à la demande de la ministre de l'Ecologie en lien avec la mairie de Paris, la préfecture d'Ile-de-France et le conseil régional d'Ile-de-France () de la nécessité ou non de la mise en ?uvre d'une circulation alternée dès le mardi 3 novembre au matin", a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.
La maire PS de Paris Anne Hidalgo et le président de la région IDF Jean-Paul Huchon avaient demandé dimanche sans succès la mise en place de la circulation alternée dès lundi, Anne Hidalgo réclamant "l'automaticité dans le déclenchement des procédures d'alerte et de circulation alternée". La maire ajoute ainsi un nouveau point de tension avec le gouvernement après ses sorties virulentes sur Emmanuel Macron et l'aménagement du travail le dimanche dans certaines zones de Paris.
A un mois des régionales, les candidats franciliens se sont également fait entendre. La tête de liste PS Claude Bartolone a dit souhaiter "que l'on simplifie le plus rapidement possible les choses () il faut arrêter avec les dispositifs bureaucratiques".
- "Ce sont des incompétents" -
Emmanuelle Cosse, candidate EELV, avait réclamé samedi dans un communiqué "la mise en place de la circulation alternée immédiate" dès dimanche, une automaticité demandée "depuis des années".
Eric Coquerel, porte-parole de la liste Front de gauche, a déclaré à l'AFP être "éberlué que le gouvernement tarde à prendre des décisions, alors qu'on est dans une société où les prévisions météorologiques permettent d'anticiper. Ce sont des incompétents à ce niveau là !"
Le "niveau d'information" (pollution dépassant 50 microgrammes de poussières en suspension par mètre cube en moyenne sur la journée) avait été "prévu", sans être constaté, dimanche et lundi, avant que la prévision ne soit levée à 11H00 lundi par Airparif, grâce à "une météo plus dispersive que ce qui était annoncé" et notamment "beaucoup plus de vent que ce qui était prévu."
La concentration de particules fines PM10 (diamètre inférieur à 10 microns) est comprise lundi entre 35 microgrammes et 50 microgrammes par mètre cube au maximum selon Airparif, le niveau d'information étant atteint en cas de concentration supérieure à 50 µg/m3.
Ségolène Royal avait annoncé en septembre une facilitation de la mise en place de la circulation alternée avec la consultation des élus locaux, même si la décision de réduire la vitesse ou de limiter la circulation relève toujours du préfet.
Si la circulation alternée fait parler d'elle, elle n'a été mise en place que trois fois en région parisienne depuis près de 20 ans.
Ce dispositif devrait disparaître à terme au profit des zones de circulation restreintes (ZCR), créées par les maires des grandes villes, dont l'accès sera limité ou interdit aux véhicules les plus polluants.
En outre, les pics de pollution ne constituent pas le c?ur du problème, selon Gilles Aymoz, responsable qualité de l'air à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) : "Les effets sur la santé de la pollution de l'air ne sont pas forcément liés aux pics, c'est plutôt la pollution qu'on respire tous les jours qui joue."
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