La marque Volkswagen paraît avoir souffert en octobre des premières conséquences commerciales du scandale aux moteurs truqués en France, où le recul du diesel s'est accéléré dans un marché automobile quasiment stable.
La baisse de 3% des immatriculations de Volkswagen le mois dernier dans l'Hexagone marque un net contraste par rapport à la trajectoire des ventes de la marque sur les neuf premiers mois de l'année, qui était de +6,3%.
L'affaire des émissions polluantes sciemment faussées par le géant allemand sur des moteurs diesel a éclaté le 18 septembre et a pris de l'ampleur, 11 millions de véhicules étant concernés dans le monde dont près d'un million en France.
Ce scandale a aussi galvanisé les adversaires du diesel, et le gouvernement a annoncé dans la foulée un resserrement progressif de la fiscalité avec l'essence qui semble avoir accéléré la désaffection relative des Français pour le gazole.
La part des véhicules particuliers diesel neufs est tombée à 54,5% en octobre contre 55,7% en septembre, selon le CCFA. Elle était encore de 64% en 2014 après un pic de 77,3% en 2008, conséquence de décennies de fiscalité favorable.
Pour Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, ce rééquilibrage en faveur de l'essence "va plus vite que prévu, le processus s'accélère et va se poursuivre".
La faible hausse du marché français (+0,6%) en octobre s'explique par un jour ouvrable en moins par rapport à 2014, a souligné le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) dans sa livraison mensuelle de statistiques.
A nombre de jours ouvrables comparable, la hausse des immatriculations est de 5,1%, soit tout de même un léger ralentissement par rapport à la tendance sur dix mois (+5,7%), selon la même source.
Le mois dernier, le CCFA avait révisé à la hausse sa prévision de progression du marché français pour l'ensemble de l'année 2015, dans une fourchette de 4 à 5%. Il a maintenu son estimation lundi.
- Le luxe allemand brille -
Quelque 161.000 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes françaises en octobre, et 1,58 million lors des dix premiers mois de l'année.
Les constructeurs français ont connu des fortunes contrastées dans leur fief le mois dernier.
PSA Peugeot Citroën a subi un revers avec une baisse de 6,3%, principalement en raison d'un fort recul de Citroën (-12%). Peugeot a décroché de 2,8% et la marque orientée "luxe" DS de 1,4%.
De son côté, le rival Renault a progressé de 2,9%, grâce au dynamisme de la marque au losange (+5%) tandis que les autos à bon marché Dacia ont moins séduit (-5,4%).
Sur l'ensemble de l'année 2015, PSA progresse de 3% et Renault de 2,6%. Les deux constructeurs français accaparent 54,6% du marché du neuf. En octobre, ils continuent à monopoliser les dix premières places du classement des véhicules vendus, Renault Clio en tête, suivie par les Peugeot 208 et 308.
La méforme de la marque Volkswagen a tiré vers le bas la progression de l'ensemble du groupe allemand, qui reste toutefois positive en octobre à +2,7%. Sur les dix premiers mois de l'année, VW, qui compte aussi Audi, Seat, Skoda ou encore Porsche, croît conformément à la tendance générale (+5,2%) et reste de loin le premier importateur avec 12,9% de parts de marché.
"Globalement le groupe Volkswagen résiste plutôt bien pour le moment, même si sur la marque Volkswagen il y a un contrecoup qui est net", remarque M. Neuvy.
Pour lui, "compte-tenu de l'ampleur du scandale, on aurait pu imaginer un impact sur les immatriculations plus important". Mais il appelle à "rester prudent" sur les conséquences commerciales à long terme d'une affaire encore récente.
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