L'enquête sur l'incendie meurtrier qui a ravagé une boîte de nuit à Bucarest se poursuivait dimanche dans un climat d'indignation, les médias accusant les propriétaires du lieu et les autorités d'"irresponsabilité".
Deux personnes sont décédées dans la nuit de samedi à dimanche, faisant passer le bilan à 29 morts, a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Raed Arafat.
Trente-cinq blessés, parmi les 146 hospitalisés, "sont dans un état critique", a déclaré le ministre de la Santé Nicolae Banicioiu. Une quarantaine d'autres sont dans un état grave, selon lui.
Le Parquet général doit auditionner les trois actionnaires du club Colectiv, lieu du drame, une boîte de nuit installée dans une ancienne fabrique de chaussures au centre de la capitale roumaine.
"Coïncidence, malédiction ou indolence criminelle?", s'interroge en Une le quotidien Evenimentul Zilei, selon lequel deux autres discothèques détenues par l'un des patrons de Colectiv ont déjà été détruites par des incendies ces dernières années.
L'éditorialiste du quotidien Gandul accuse pour sa part les autorités de ne pas avoir durci les contrôles dans les lieux de nuit après des accidents similaires, moins meurtriers toutefois.
"Qui est responsable du fait qu'on soit bouleversé par le +nombre des morts+ plus que par la mort elle même?", s'interroge-t-il, mettant en cause "irresponsabilité, manque de scrupules et infamie".
Selon des témoins, 300 à 500 jeunes venus assister vendredi à un concert du groupe local de hard rock Goodbye to Gravity étaient entassés dans la discothèque lorsqu'un show pyrotechnique a déclenché un incendie.
Une seule porte était ouverte. Le club ne disposait d'aucune sortie de secours.
En outre, des matériaux inflammables de mauvaise qualité avaient été utilisés pour l'isolation acoustique, ce qui a accéléré la propagation du feu, selon une source policière.
Selon la société qui avait fait des travaux de rénovation à l'intérieur du bâtiment industriel, les patrons du club avaient préféré économiser de l'argent, au détriment de la sécurité.
La discothèque ne disposait en outre pas des autorisations requises pour accueillir des concerts et encore moins des shows pyrotechniques, selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Raed Arafat.
Le Parquet doit désormais décider qui de la mairie d'arrondissement, des pompiers, de la police locale ou de l'inspectorat pour des situations d'urgence devait délivrer un tel document.
- Elan de solidarité -
Les enquêteurs ont passé une dizaine d'heures sur les lieux du sinistre samedi pour rassembler des preuves.
"Nous avons recueilli des morceaux de tissu, de matériaux d'isolation acoustique et d'autres éléments, que nous devons maintenant analyser", a déclaré le chef des experts en sécurité anti-explosions, George Gaman.
Ils vont désormais se concentrer sur l'audition des témoins.
"Nous avons identifié ceux parmi les blessés hospitalisés dont l'état de santé permet de raconter ce qui s'est passé", a indiqué le Parquet.
Les trois derniers morts non identifiés l'ont été dimanche matin, ont indiqué des sources hospitalières citées par Realitatea TV.
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