De l'extérieur, rien ne trahit l'ampleur du drame: le bâtiment industriel du centre de Bucarest transformé en boîte de nuit semble intact. Mais sur le trottoir, des dizaines de bougies ont été allumées en mémoire des 27 jeunes morts dans un violent incendie.
Dès l'aube samedi, des centaines de personnes sont venues déposer fleurs et messages de condoléances à proximité du portail métallique qui bloque désormais l'accès à la discothèque Colectiv.
Parmi eux, des rescapés de l'incendie, des proches des victimes ou simplement des gens émus par ce drame, le plus grave du genre dans la capitale roumaine.
"Je suis venu allumer une bougie pour les innocents qui sont morts ici. Je connaissais certains d'entre eux et je crois qu'il n'y a pas de paroles pour exprimer ce que nous ressentons", confie à l'AFP un jeune homme, Alex, qui dit travailler dans le domaine musical.
"C'est une injustice, le fait que des jeunes de 18 ou de 19 ans soient morts brulés vifs, piétinés?", ajoute-t-il, les yeux en larmes.
Vingt-quatre heures après l'incendie, de nombreux manquements à la règlementation ont été rendus publics. Une seule porte ouverte, pas de sorties de secours, des matériaux inflammables utilisés pour l'isolation acoustique: les 300 à 500 jeunes entassés dans la discothèque pour assister à un concert du groupe local de hard rock Goodbye to Gravity se sont retrouvés piégés lorsque un show pyrotechnique a déclenché un incendie.
- Absence d'autorisation -
Ouverte au rez-de-chaussée d'une ancienne fabrique de chaussures, la discothèque ne disposait pas des autorisations requises pour accueillir des concerts et encore moins des shows pyrotechniques, selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Raed Arafat.
Le Parquet doit désormais décider qui de la mairie d'arrondissement, des pompiers, de la police locale ou de l'inspectorat pour des situations d'urgence devait délivrer un tel document.
"C'est pareil dans la plupart des clubs à Bucarest, pas de sortie de secours, on a du mal à respirer à l'intérieur Ce sont des choses auxquelles nous sous sommes habitués et que nous acceptons tacitement", dit un rappeur roumain, JerryCo, qui habite à proximité du club.
Policiers, magistrats et experts en sécurité anti-explosions venus de la région minière du Jiu (sud-ouest) ont passé la journée à l'intérieur de la discothèque ravagée par les flammes.
"Nous avons recueilli des morceaux de tissu, de matériaux d'isolation acoustique et d'autres éléments, que nous devons maintenant analyser", a déclaré le chef des experts miniers, George Gaman.
Selon lui, les piliers et le plafond de la discothèque étaient recouverts de mousse isolante, qui a favorisé la propagation rapide des flammes.
Le plafond était en outre décoré de poutres en bois qui ont pris feu et sont tombées sur les spectateurs se bousculant pour sortir.
En outre, l'accès à la discothèque se fait en traversant deux passages trop étroits pour permettre l'accès des véhicules de pompiers.
Ces derniers ont utilisé des extincteurs portables, ont raconté des témoins, selon lesquels toutefois l'incendie a été éteint assez rapidement.
"Les clubs qui ne respectent pas la législation en la matière devraient être fermés", estime JerryCo.
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