Le crash samedi dans le désert du Sinaï égyptien d'un Airbus d'une compagnie de charter russe reliant la station balnéaire de Charm el-Cheikh à Saint-Petersbourg avec 224 personnes à bord a fait "de nombreux morts", dont 17 enfants.
Le contact a été perdu avec l'Airbus A321 de la compagnie Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, 23 minutes après son décollage à l'aube de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, alors qu'il volait à une altitude de plus de 30.000 pieds (9.144 mètres) et après que le capitaine de bord se fut plaint d'une défaillance technique des équipements de communication, selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte.
Les débris de l'appareil ont été localisés en fin de matinée au beau milieu d'une zone montagneuse dans la province du Nord-Sinaï, a annoncé le cabinet du Premier ministre, Chérif Ismaïl.
"Les avions de l'armée ont retrouvé les débris de l'avion dans une région montagneuse", précise la même source, soulignant que 50 ambulances avaient été envoyées dans la zone pour "évacuer les blessés ou les morts" vers des hôpitaux du Caire et de Suez.
"Il y a de nombreux morts, dont 17 enfants", a déclaré à l'AFP Mahmoud al-Zeinati, directeur de l'autorité égyptienne de l'aviation civile, sans pouvoir préciser s'il y avait des survivants, deux heures après que les secouristes ont commencé à évacuer les "premières victimes" de la carcasse.
Le Président russe Vladimir Poutine a ordonné l'envoi d'équipes de secours russes et son ministre des Transports Maxime Sokolov sur les lieux du crash.
A Moscou, un responsable de l'agence fédérale russe de l'aviation, Rosaviatsia, Sergei Izvolsky, a expliqué que l'appareil avec 217 passagers et 7 membres d'équipage avait décollé à 05H51 heure locale (03H51 GMT) de Charm el-Cheikh, dans le sud du Sinaï, à destination de Saint-Pétersboug, deuxième ville de Russie.
- 'Disparu des écrans' -
"L'équipage devait entrer en communication avec Larnaca (Chypre) mais cela n'a pas été fait et l'avion a disparu des écrans radar", a-t-il précisé dans des déclarations télévisées.
"J'attends mes parents, je leur ai parlé au téléphone quand ils étaient déjà dans l'avion, et puis j'ai entendu les infos", se lamentait Ella Smirnova, une jeune femme de 25 ans en état de choc à l'aéroport Pulkovo de Saint-Petersbourg.
"Je vais continuer d'espérer qu'il soient vivants jusqu'au bout mais peut-être que je ne les reverrai plus jamais", lâche-t-elle au milieu d'autres proches de passagers en larmes.
Des ambulances arrivaient en milieu de journée à l'aéroport de Saint-Petersbourg et les autorités ont affrété des bus pour transférer les familles vers un hôtel proche, rapporte un journaliste de l'AFP sur place.
L'avion s'est écrasé au coeur du nord du Sinaï, un bastion de la branche égyptienne de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qui a commis de nombreux attentats visant les forces de sécurité, mais la haute altitude à laquelle le contact a été perdu avec l'avion rend extrêmement peu probable l'hypothèse qu'il ait pu être touché par une roquette ou un missile tiré du sol, selon les experts.
A Moscou, le Comité d'enquête a annoncé l'ouverture d'une enquête et l'envoi d'une équipe d'enquêteurs sur place. Le président français François Hollande a par ailleurs "adressé au président Poutine les condoléances de la France".
Le dernier crash aérien en Egypte remonte à janvier 2004 et avait fait 148 morts, dont 134 touristes français. Un Boeing 737 de la compagnie égyptienne Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge, quelques minutes après son décollage de l'aéroport de Charm el-Cheikh.
Depuis la révolte populaire de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, les deux années de chaos qui ont suivi puis la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013 et la sanglante répression qui s'est abattue sur ses partisans, le tourisme est en berne et les autorités tentent de relancer coûte que coûte ce secteur vital de l'économie.
Malgré la multiplication des attentats en Egypte, essentiellement revendiqués par l'EI et visant les forces de sécurité, les stations balnéaires de la mer Rouge restent l'une des principales destinations touristiques et sont très fréquentées par les touristes russes ou d'Europe de l'est, qui arrivent chaque jour à bord de plusieurs vols charter.
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