Les secours en mer ont abandonné vendredi soir les recherches pour retrouver 35 migrants disparus en mer entre l'Espagne et le Maroc, le plus grave naufrage au large de l'Espagne depuis le début de l'année, ont-ils annoncé à l'AFP.
"Les recherches ont pris fin", a déclaré une porte-parole, près de 48 heures après la nouvelle du naufrage du zodiac à bord duquel les migrants portés disparus voyageaient avec une vingtaine d'autres personnes, dont quinze ont pu être sauvées et quatre, des hommes, ont été retrouvés sans vie jeudi soir.
Le bilan des morts probables serait donc d'au moins 39.
Ce naufrage intervient après d'autres drames en Méditerranée, alors que 56 réfugiés se sont noyés en trois jours entre la Grèce et la Turquie.
Les autorités estiment que 35 personnes ont disparu, en se fondant sur les récits de 15 survivants secourus jeudi, treize hommes et deux femmes, et aussi des informations d'une ONG basée au Maroc, qui a indiqué qu'il y avait à bord 55 personnes.
Le bateau, ayant l'apparence d'un zodiac selon des images diffusées par les secours, s'est fissuré et a fini par perdre son fond.
Les 15 survivants ont été retrouvés en mer agrippés à ce qu'il restait de l'embarcation, certains sans bouées, jeudi matin.
Une ONG avait alerté du départ de ce bateau, non loin de Al Hoceima (nord du Maroc), à mi-chemin entre les enclaves espagnoles au Maroc de Melilla et Ceuta.
Selon l'ONG Caminando Fronteras, basée au Maroc, et en contact étroit avec les réfugiés, il y avait à bord des ressortissants de Côte d'Ivoire, du Cameroun, du Nigeria, du Mali et de Guinée.
Il y avait, sur cette embarcation, 12 femmes, dont deux étaient enceintes et n'ont pas été retrouvées, de même qu'un bébé, selon l'ONG.
L'ONG a dénoncé auprès de l'AFP le traitement réservé à huit survivants déjà présentés à la justice vendredi en vue de leur expulsion, sans tenir compte du "choc" qu'ils avaient subis.
"Ces gens sont déplacés par des situations tragiques et de conflit, ils ne sont pas reçus dans le respect des conventions internationales", a déclaré Helena Maleno une responsable de Caminando Fronteras à l'AFP, indiquant qu'elle avait saisi le Défenseur du peuple.
"S'il s'était agi de Français victimes d'un accident en Espagne, ils n'auraient pas été traités ainsi", a-t-elle ajouté.
Selon des données actualisées au 27 octobre de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au moins 3.845 personnes sont arrivée en Espagne après avoir traversé la Méditerranée, loin derrière les 560.000 migrants ayant atteint les côtes grecques et les quelque 140.000 arrivés en Italie. Avant ce naufrage plus de 2.800 personnes ont péri dans ces traversées dont une trentaine en tentant d'atteindre l'Espagne.
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