En ce moment

Fleury-Mérogis (France) (AFP). A Fleury-Mérogis, suivre une formation pour avoir une vie, même en prison

...

Fleury-Mérogis (France) (AFP). A Fleury-Mérogis, suivre une formation pour avoir une vie, même en prison
Des détenus dans un atelier de formation le 29 octobre 2015 à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis - AFP
Aux heures passées à "rester planté en cellule devant la télé, jusqu'à devenir gaga", Yassine, incarcéré depuis mars à Fleury-Mérogis (Essonne), préfère son bleu de travail et sa spatule enduite de plâtre pour "avoir une vie, même en prison". Dans son atelier, qu'il rejoint dès 7H00 chaque jour, ce jeune détenu de 28 ans se sent "comme à l'école". "On a l'impression de servir à quelque chose, on nous laisse libre d'utiliser les outils, ça donne confiance". Pour décrocher sa formation d'"agent en entretien des bâtiments", délivrée sur deux ans avec un équivalent CAP à la clé, il a dû "montrer sa détermination, envoyer quatre courriers, passer deux entretiens". Car son profil - il est en détention provisoire depuis mars - n'est pas prioritaire: "la direction favorise les détenus qui ont déjà leur condamnation", explique Yassine, qui a demandé, comme les autres détenus, que son prénom soit changé pour préserver son anonymat. A son arrivée dans la plus grande maison d'arrêt d'Europe - plus de 4.000 détenus, moins de 3.000 places -, un poste d'agent d'entretien lui a été proposé. "En gros, on nettoie la prison, on sort les poubelles, on sert à manger", résume-t-il. Un travail souvent mieux rémunéré - jusqu'à 500 euros mensuels contre 250 en formation -, mais peu qualifiant "et à la fin, on a rien". "Moi je voulais une sortie avec un diplôme, ce n'était pas une question d'argent", dit Yassine, assembleur dans l'aviationavant son incarcération. Bientôt, il reprendra des cours pour passer un baccalauréat général. Dans sa cellule, son co-détenu aimerait aussi accéder à l'une des six formations qualifiantes proposées - électricité, magasinage, couture, peinture, bâtiment, nettoyage - "comme beaucoup de monde". "Le problème, c'est les places: elles sont chères!". En 2014, sur 1.500 demandes de formation, seules 274 ont été acceptées. Cette année, la tendance est à la hausse avec déjà 278 cursus engagés en neuf mois pour une demande stable. - Un déménageur devenu couturier - Erigée en instrument de lutte contre la récidive, la formation professionnelle des détenus est pilotée depuis cette année par les régions, qui récupèrent une compétence jusqu'à présent dévolue à l'Etat. Les expérimentations menées en Aquitaine et en Pays-de-La-Loire se sont traduites par "une hausse des financements et une augmentation de l?offre de formation en quantité et qualité", se félicite Marie Crétenot, juriste à l'Observatoire international des prisons (OIP). "Mais il s'agissait de régions volontaires, il y a un risque que les autres ne s'y intéressent pas", nuance-t-elle. L'Ile-de-France assure qu'elle consacrera un budget supérieur à celui de l'Etat - près de trois millions d'euros à partir de 2016 - pour les 14.000 détenus des établissements pénitentiaires franciliens. Cette nouvelle décentralisation va permettre d'ouvrir de "nouvelles formations, plus longues et toutes rémunérées", assure Hella Kribi-Romdhane, chargée de la formation professionnelle au conseil régional. En attendant, certains sont parfois contraints à des choix par défaut. Christophe, 31 ans, s'est résigné à la couture après avoir essuyé trois refus pour une formation en mécanique, "très demandée". Mais cet ancien déménageur a pris goût à la machine à coudre, fier de pouvoir confectionner une poche de veste en moins de trente minutes. Il convoite maintenant une formation en informatique, prévue pour l'an prochain. "J'ai un bon comportement, ça aide être pour être sélectionné". Et "pour bénéficier de remises de peine", renchérit Julien, ancien plombier-chauffagiste inscrit à l'atelier peinture. Une motivation partagée par tous les détenus. "C'est humain", pose Abdelaziz Smaïli, formateur cariste. Aux côtés des détenus depuis 20 ans, il dit préférer le "public carcéral" aux stagiaires habituels. "Ils sont mieux gérés. En cas d'agression, on a un système d'alarme et si le gars ne vient pas, il ne peut pas dire que c'est à cause du RER".

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison à rénover
Maison à rénover Saint-Pair-sur-Mer (50380) 402 800€ Découvrir
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly Notre-Dame-de-Cenilly (50210) 179 880€ Découvrir
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly Saint-Martin-de-Cenilly (50210) 196 520€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
grand meuble etagères
grand meuble etagères Bacilly (50530) 70€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Fleury-Mérogis (France) (AFP). A Fleury-Mérogis, suivre une formation pour avoir une vie, même en prison