Thomas Fabius, fils du ministre français des Affaires étrangères, fait l'objet d'un mandat d'arrêt aux Etats-Unis pour des chèques en bois à des casinos de Las Vegas, d'un montant total dépassant 3,5 millions de dollars, a annoncé jeudi à l'AFP le bureau du procureur local.
Ces énormes dettes de jeu ont été contractées dans la nuit du 15 au 16 mai 2012, selon l'hebdomadaire Le Point qui a révélé l'affaire. Ce même 16 mai 2012 Laurent Fabius était officiellement nommé chef de la diplomatie française.
Le mandat d'arrêt visant l'homme de 33 ans n'est pas international mais s'applique à tout le territoire américain, a indiqué à l'AFP un porte-parole du bureau du procureur du comté de Clark, dans l'Etat occidental du Nevada où se trouve Las Vegas.
En d'autres mots, Thomas Fabius risque de se faire arrêter s'il pose le pied aux Etats-Unis, a précisé ce porte-parole.
Joueur invétéré et personnalité sulfureuse, Thomas Fabius a déjà par le passé été accusé de jongler avec des millions dans des casinos où il a parfois laissé de lourdes "ardoises".
Le mandat d'arrêt, signé par le juge William Kephart en mai 2013, mentionne que les poursuites sont engagées par "l'Etat du Nevada contre Thomas Emmanuel Fabius".
Selon la plainte officielle remontant elle à avril 2013, obtenue jeudi par l'AFP, Thomas Fabius semble avoir été pris d'une frénésie d'achat de jetons et de plaques de casino, rédigeant des chèques à répétition.
Utilisant un chéquier de la banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena, il a libellé trois chèques à l'ordre de l'hôtel de luxe-casino The Palazzo: un de 200.000 dollars, un de 409.000 dollars et le troisième d'un million de dollars.
Au Aria Resort & Casino, un autre complexe offrant des jeux et des chambres luxueuses, le fils aîné de Laurent Fabius a remis cinq chèques, en sortant cette fois un carnet de la Société générale: deux chèques de 300.000 dollars, deux chèques de 100.000 dollars et un dernier de 200.000 dollars.
Enfin, au casino Cosmopolitan of Las Vegas, Thomas Fabius a écrit un chèque de 900.000 dollars, "sachant que le chèque ne serait pas encaissé quand il serait présenté", a relevé la plainte officielle.
La justice américaine n'est pas la première à s'intéresser à Thomas Fabius, dont le train de vie apparaît depuis plusieurs années ne pas correspondre aux revenus censés provenir de sa société de conseils.
Le trentenaire a ainsi été visé, avec d'autres personnes, par une information judiciaire contre X ouverte en France en juin 2013 pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment".
Cette enquête avait été lancée pour éclaircir d'importants mouvements de fonds ayant pu transiter par le fils du ministre des Affaires étrangères.
Thomas Fabius avait notamment éveillé les soupçons en réalisant l'acquisition en 2012, pour 7 millions d'euros, d'un appartement à Paris. La transaction a fait l'objet d'un signalement à la cellule de renseignement financier Tracfin.
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