La Chine a passé jeudi une commande massive de 100 appareils monocouloirs A320 auprès d'Airbus, au premier jour d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel qui s'est déclarée "confiante" sur la résistance de la deuxième économie mondiale.
Cette visite de deux jours de Mme Merkel à Pékin marque un temps fort de l'activité diplomatique entre la Chine et l'Europe, intervenant peu après un voyage très médiatisé du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni et à quelques jours d'une venue en Chine du président français François Hollande.
La commande des Airbus A320, d'un montant de 9,7 milliards de dollars au prix catalogue, a été dévoilée à l'occasion de la rencontre de Mme Merkel avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, et confirmée à l'AFP par un porte-parole de l'avionneur.
S'y ajoute la confirmation simultanée de 30 commandes de long-courriers A330, valorisés à quelque 6,9 milliards de dollars au prix catalogue, qui faisaient déjà l'objet d'un protocole d'accord, conclu fin juin à Paris.
L'annonce pourrait mettre du baume au coeur des industriels allemands, particulièrement soucieux du net essoufflement de l'activité en Chine, dont le premier partenaire commercial est l'Union européenne, et qui constituent un marché-clé pour les exportations allemandes, de machines-outil notamment.
Angela Merkel s'est voulue rassurante jeudi, alors que la Chine devrait enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis un quart de siècle.
"J'ai assurément confiance dans l'économie chinoise" dont le développement doit affronter "des bouleversements et des mutations", a-t-elle affirmé.
- 'Etudier l'Allemagne' -
Li Keqiang a de son côté insisté sur les efforts de rééquilibrage initiés par Pékin, lesquels visent notamment "une montée en gamme" industrielle au détriment des industries lourdes traditionnelles et au profit des technologies de pointe ou productions à haute valeur ajoutée.
"Le développement industriel chinois reste loin derrière celui de l'Allemagne, nous devons étudier les concepts et technologies avancées venant d'Allemagne", a-t-il déclaré.
Mme Merkel est accompagnée à Pékin du nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, alors que le constructeur allemand, pour qui la Chine est son premier marché, est plongé dans la tourmente à la suite du scandale mondial des moteurs diesel truqués.
L'affaire n'a eu cependant qu'un impact très limité en Chine --où VW est installé depuis les années 1980-- du fait de la très faible proportion des voitures particulières diesel sur le premier marché automobile mondial. Seuls près de 2.000 véhicules y ont été rappelés.
Airbus et son rival américain Boeing sont au coude-à-coude sur un marché chinois en plein essor: la Chine aura besoin de 6.330 avions de ligne sur les vingt années à venir, selon des projections de Boeing, qui table sur un triplement de la flotte du pays sur cette période.
Seul Airbus, toutefois, dispose pour le moment d'une implantation industrielle conséquente en Chine: il opère une chaîne d'assemblage pour A320 à Tianjin (nord) et se prépare à y adjoindre un centre de finition pour gros porteurs A330.
- Bouquet d'accords -
Lors d'une visite de Li Keqiang en France, l'avionneur européen avait signé fin juin un contrat pour la vente de 75 appareils A330 à la holding publique China Aviation Supplies (CAS) pour un montant catalogue de 18 milliards de dollars.
De son côté, Boeing avait enregistré en septembre une commande historique de 300 avions de la part d'entreprises chinoises pour un prix catalogue total de 38 milliards de dollars, scellant un record pour le secteur aéronautique.
Outre la consolidation de leurs relations économiques avec le géant asiatique, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France rivalisent pour le premier rôle en Europe dans l'usage du renminbi (autre nom du yuan).
"Nous acceptons la concurrence quand cela permet de promouvoir nos relations commerciales", a commenté jeudi Mme Merkel, se disant "très heureuse" des contrats récemment décrochés par Londres. "En Allemagne, nous n'avons pas de reine", a-t-elle plaisanté.
D'autres accords conclus jeudi en présence de la chancelière prévoient des coopérations entre l'équipementier télécoms finlandais Nokia et China Mobile, ainsi qu'entre le constructeur automobile allemand Volkswagen, actuellement dans la tourmente, et la banque chinoise ICBC.
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