Christophe Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, a revendiqué mercredi sur RTL avoir organisé "la partie opérationnelle" de la fuite rocambolesque des deux pilotes condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine.
"C'était une opération de sauvetage de deux personnes condamnées à mort si elles étaient restées sur place", a souligné Christophe Naudin.
Selon lui, pour exfiltrer Pascal Fauret et Bruno Odos, laissés libres après leur condamnation mi-août en attendant leur procès en appel, "quatre scenarii" avaient été "prévus pour brouiller les pistes et éviter les trahisons sur place". "J'ai choisi au dernier moment le transbordement par mer", a-t-il poursuivi, soulignant qu'il se trouvait lui-même "sur le bateau de recueil".
Selon des sources proches du dossiers, les pilotes ont rejoint en bateau l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, avant d'embarquer sur un vol pour la Martinique, puis Paris.
D'après M. Naudin, "une dizaine" de personnes ont participé à l'opération, "beaucoup d'anciens marins" et "quelques autres militaires" qui "viennent plutôt du corps de l'aéronautique".
Des médias ont fait état de l'implication d'agents des services français et/ou dominicains, anciens ou toujours en service. "S'il y a des gens qui font partie des services secrets français et qui étaient dans l'opération, ils ne m'ont pas mis au courant", s'est borné à dire Christophe Naudin.
Ex-pilotes de chasse, Pascal Fauret et Bruno Odos ont reçu, depuis leur arrestation en mars 2013 dans un avion bourré de cocaïne, le soutien du réseau de l'Aéronavale.
- Un budget d'un 'peu moins de 100.000 euros' -
Les pilotes "sont rentrés en France () avec plutôt leurs papiers", a affirmé Christophe Naudin en réponse à une question sur l'éventuelle utilisation de faux papiers, leur passeport ayant été confisqué par les autorités dominicaines. "Ils n'ont commis aucune infraction", "a priori il n'y a pas eu de fraude documentaire".
"Il y a eu des difficultés", "des informations ont fuité avant qu'on soit de retour en métropole () il était prévu à l'origine qu'ils restent une quinzaine de jours tranquilles, pour se reconstruire avant d'affronter la tempête médiatique", a souligné le criminologue.
Interrogé sur le rôle d'Aymeric Chauprade, qui a dîné avec les pilotes juste avant leur fuite, Christophe Naudin a dit que l'eurodéputé du Front national avait "recueilli la demande des familles concernant cette exfiltration" et lui avait "demandé ce qu'il était possible de faire".
"C'est lui qui m'a contacté, je le connais bien", a-t-il ajouté. Aymeric Chauprade avait notamment réservé un hélicoptère en République dominicaine, afin, selon certains médias, de faire diversion. Christophe Naudin a reconnu que parmi les options envisagées figurait un "transbordement par hélicoptère" qui a été "utilisé pour piéger".
Selon lui, les autorités dominicaines ne "se sont doutées de rien".
"D'autres personnes se sont chargées des problèmes de financement" de l'opération, avec un budget d'un "peu moins de 100.000 euros", a-t-il encore expliqué.
Christophe Naudin avait témoigné en faveur des deux pilotes à leur procès dominicain, assurant qu'aucun mécanisme légal ne rendait les pilotes responsables des marchandises transportées.
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