La production mondiale de vin est en légère hausse cette année et "se situe dans une bonne moyenne", l'Italie reprenant à la France le rang de premier pays producteur, a annoncé mercredi l'Organisation internationale du vin (OIV).
Estimé en hausse de 2% à 275,7 millions d'hectolitres (Mhl), le millésime 2015 "se situe dans une bonne moyenne", après le cru record de 2013 et le contrecoup de 2014, a déclaré Jean-Marie Aurand, directeur général de l'OIV, lors d'une conférence de presse.
Si ces chiffres sont encore provisoires, d'ores et déjà l'Italie semble en passe de récupérer la première place à la France, qui l'avait doublée l'an dernier. La production transalpine progresse de 10% à 48,9 millions d'hectolitres, quand celle de l'Hexagone stagne à 47,3 millions.
Derrière, l'Espagne, qui s'était immiscée dans le duo de tête en 2013, est revenue à des volumes plus habituels (36,6 Mhl), tandis que les Etats-Unis restent sur un niveau de production élevé (22,1 Mhl) pour la troisième année consécutive.
Dans l'hémisphère sud, l'Argentine enregistre un net repli à 13,3 millions d'hectolitres et se retrouve talonnée par le Chili, en forte hausse à 12,8 Mhl, alors que les volumes sont stables en Australie (12 Mhl) et en Afrique du Sud (11,3 Mhl). Seule la Nouvelle-Zélande voit sa production chuter, à 2,3 Mhl après une récolte 2014 exceptionnellement abondante.
En Europe, les évolutions sont contrastées, en raison d'aléas climatiques propices en Autriche, en Hongrie, au Portugal et en Roumanie, mais défavorables en Allemagne et en Grèce.
Comme l'an dernier, la production devrait permettre de couvrir à la fois la demande en vins et les besoins industriels (brandy, vinaigre, vermouth). La consommation mondiale est évaluée "autour de 240 millions d'hectolitres", a indiqué M. Aurand.
- La France championne du monde du rosé -
Coupée dans son élan par la crise économique de 2008, la consommation de vin est depuis sur une pente descendante et a de nouveau reculé en 2014, en partie à cause d'une réduction des stocks accumulés par la Chine.
La tendance n'est cependant pas homogène, la soif de vins s'intensifiant en Amérique du Nord, en Europe du Nord, en Chine, au Japon et dans certains pays africains comme l'Angola, le Mozambique ou la Tanzanie, a affirmé le directeur général de l'OIV.
"Il n'y a aucun élément qui laisse penser qu'il va y avoir un effondrement de la consommation, on est plutôt sur un maintien ou une légère progression", a-t-il assuré.
Le marché mondial du vin reste en tout cas très dynamique, avec plus de 100 Mhl exportés en 2014, soit 43% des volumes consommés, contre 27% en 2000.
Hors vins effervescents, le segment des vins rosés, en croissance constante depuis plus de dix ans, a permis de maintenir la consommation de vins dits "tranquilles", en grande partie grâce à la demande française.
Détrônée par l'Italie au classement global, la France peut se consoler avec sa triple couronne de premier producteur, consommateur et importateur mondial de rosés, ratant cependant le grand chelem en raison de la prédominance espagnole sur les exportations.
Les vins rosés représentent désormais plus de 30% des volumes de vins tranquilles achetés dans l'Hexagone, contre 16% en 2002. Plébiscitée par les jeunes et les femmes, leur consommation a explosé au Royaume-Uni, en Suède, au Canada et à Hong-Kong, porte d'entrée du marché chinois.
Au niveau mondial, la consommation de rosés a augmenté de 20% en douze ans (22,7 Mhl en 2014). Parmi les producteurs traditionnels, la France a régulièrement augmenté ses volumes, alors que l'Italie a décroché depuis 2010.
Les grands pays viticoles de l'hémisphère sud ont cherché à tirer profit de cette nouvelle donne: la production de rosés a triplé en Afrique du Sud et quintuplé au Chili et en Australie.
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