Deux jours après le puissant séisme ayant secoué l'Asie du Sud, des habitants du district de Chitral, dans le nord-ouest du Pakistan, se sont attelés eux-mêmes à la reconstruction, sans attendre les secours, pour se protéger contre l'hiver qui approche.
Balayant les décombres laissés par le tremblement de terre, moins de trois mois après des inondations dévastatrices, ils soulignent ne pas pouvoir attendre, alors que les températures plongent déjà dangereusement la nuit.
"Les enfants sont obligés de dormir dehors, dans le froid", déplore un habitant du village de Kesu, Islah-ud-Din. Et pourtant "personne n'est venu aider", ajoute-t-il. Il souligne que les difficultés ne font que commencer, avec l'hiver qui arrive.
"Nous n'attendrons pas la venue des autorités", renchérit un chauffeur de 29 ans, Lal Jan. "Les gens ici s'entraident. Ceux dont la maison a tenu le coup fournissent de la nourriture et de quoi s'abriter à ceux qui sont touchés. On s'entraide pour dégager les gravats", dit-il.
En juillet, des pluies torrentielles avaient fait 38 morts dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, dont Chitral fait partie, et balayé des dizaines de ponts et de routes dans ce district.
Puis la terre a tremblé lundi, tuant au moins 370 personnes au Pakistan et en Afghanistan. Une fois encore, la province de Khyber Pakhtunkhwa apparaît comme la plus touchée, bien que l'ampleur des dégâts soit encore en train d'être évaluée.
Dans la ville de Chitral, la plupart des habitants ont déjà réparé les dégâts, mais tout reste à faire dans les zones rurales.
Sur les 180 maisons du village de Langa, au moins 70 ont été complètement détruites, et de nombreuses autres sont endommagées, selon un élu local, Jamshed Alam. "Nous n'avons reçu aucun soutien du gouvernement jusque là, et aucune ONG ne nous a contactés", déplore-t-il.
"Beaucoup de gens dorment dehors, car leurs maisons ont été détruites ou dont devenues trop dangereuses", explique ce responsable de 35 ans. "Il n'ont rien à manger ni pour cuisiner, et dépendent de la nourriture donnée par leurs voisins et les autres habitants du village".
Islah-ud-Din se considère chanceux : ce commerçant de Kesu s'est rué hors de son magasin dès qu'il a senti la secousse. "Au moment où je suis sorti, j'ai entendu un énorme +bang+, puis il y eu de la poussière partout. Quand elle est retombée, après dix minutes, j'ai vu que mes deux magasins s'étaient effondrés, et mon père pleurait, assis près de moi. Mais sa maison, elle, est intacte".
Jan le chauffeur, dont le salaire fait vivre les dix membres de sa famille, n'a pas eu cette chance : sa maison de quatre pièces s'est effondrée. "Nous n'avons plus rien à manger, ni pour cuisiner, nous habiller ou dormir, car tous nos ustensiles, habits et meubles ont été enterrés sous les décombres."
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