La France n'extrade pas "des citoyens français", a rappelé mercredi Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, à propos de la fuite en France des deux pilotes français condamnés à vingt ans de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue.
"La France appliquera les règles de droit. Nous n'extradons pas des citoyens français lorsqu'ils sont sur notre sol", a déclaré M. Le Foll sur RTL, interrogé sur la fuite de la République dominicaine de Pascal Fauret et Bruno Odos et leur retour en France.
Le porte-parole du gouvernement a fait valoir "trois règles, trois principes, trois vérités". "Un, les autorités françaises et la France n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé". "Ensuite, la France a des responsabilités, son consulat sur place devra épauler et soutenir nos deux concitoyens qui sont restés". "Trois, la France appliquera les règles de droit: nous n'extradons pas des citoyens français lorsqu'ils sont sur notre sol".
"Il y a une procédure judiciaire de toute façon en cours vu ce qui s'est passé à Saint Domingue. Donc la justice fera son travail", a ajouté M. Le Foll.
"La France défend partout les droits et ses concitoyens. Elle est dans tous les pays du monde pour apporter le soutien juridique, psychologique nécessaire à tous nos citoyens qui peuvent être confrontés à des difficultés, voire à la justice de certains pays. C'est la règle partout et elle ne changera pas, c'est pas parce qu'il s'est passé ce qui s'est passé que la France a à modifier en quoi que ce soit ce qui est sa règle, ou ce qui s'est passé change l'image de la France, quand même, faut pas exagérer, on est un grand pays, on respecte le droit, l'ensemble des pays du monde, on souhaite être respecté", a-t-il encore dit.
La France a pour principe de ne pas extrader ses ressortissants même si elle peut remettre à un Etat européen un Français recherché dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen.
La justice dominicaine a annoncé mardi qu'elle s'apprête à lancer un mandat d'arrêt international à l'encontre des deux Français, qui leur interdirait de fait de quitter le territoire français sous peine d'être interpellés et extradés en République dominicaine.
C'est par bateau puis par avion, via les îles de Saint-Martin et de la Martinique, que Pascal Fauret, 55 ans, et son copilote Bruno Odos, 56 ans, ont fui pour regagner la France durant le week-end, selon une source proche du dossier.
"Leur décision est un acte individuel dans lequel l'Etat n'est nullement impliqué", a assuré mardi le Quai d'Orsay.
Le 14 août 2015, les pilotes avaient été condamnés, avec deux autres Français, le passager, Nicolas Pisapia, et l'apporteur d'affaires Alain Castany, restés en République dominicaine, à 20 ans de prison. Quatre Dominicains ont écopé de cinq à dix ans de prison.
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