L'iPhone continue de jouer son rôle de moteur de croissance pour Apple et lui a encore permis d'annoncer mardi des résultats en très forte hausse et meilleurs que prévu, mais cette dépendance à un seul produit commence à inquiéter à Wall Street.
Sur l'exercice décalé clos fin septembre, le bénéfice net s'est envolé de 35% à 53,4 milliards de dollars, et le chiffre d'affaires de 28% à 233,7 milliards de dollars, soit la "plus forte croissance absolue jamais enregistrée" par l'entreprise, s'est félicité son patron Tim Cook.
Rien qu'au dernier trimestre, le bénéfice net a grimpé de 31% à 11,1 milliards de dollars et le chiffre d'affaires de 22% à 51,5 milliards.
Malgré ces chiffres mirobolants, l'accueil a été relativement froid à Wall Street: l'action Apple gagnait seulement 0,39% à 23H20 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.
- Trop dépendant de l'iPhone ? -
Les investisseurs craignent de voir se gripper une croissance reposant presque uniquement sur l'iPhone, qui a encore représenté au dernier trimestre 62,5% du chiffre d'affaires avec 48 millions d'unités écoulées.
L'impact du téléphone sur les résultats est d'autant plus grand que, si les ventes des ordinateurs Mac résistent plutôt bien, avec encore 5,7 millions d'unités sur le dernier trimestre, celles de la tablette iPad, un autre produit star du groupe, ont encore reculé pour tomber juste en-dessous des 10 millions d'unités.
Et certains analystes s'interrogent sur la capacité des tout nouveaux modèles d'iPhone (6S et 6S Plus) à maintenir le rythme de croissance impulsé par leurs prédécesseurs (6 et 6 Plus), accueillis avec enthousiasme l'an dernier par les consommateurs ravis qu'Apple leur propose enfin des téléphones à écrans plus grands.
Les indications fournies par les résultats publiés mardi restent limitées, car les nouveaux appareils sont arrivés en magasins seulement le 25 septembre. Apple a dit en avoir écoulé plus de 13 millions d'exemplaires sur le premier week-end, et Tim Cook a assuré mardi qu'ils suscitaient "un fort intérêt dans le monde entier".
Le trimestre vraiment révélateur sera toutefois celui entamé début octobre. La comparaison sera aussi plus difficile: sur la même période de 2014, Apple avait dégagé un bénéfice net historique de 18 milliards de dollars grâce à des ventes record de 74,5 millions d'iPhone.
Tim Cook s'est dit persuadé mardi que l'iPhone afficherait de la croissance sur le trimestre des fêtes, mais la prévision de chiffre d'affaires du groupe pour cette période reste relativement prudente, entre 75,5 et 77,5 milliards de dollars. Les analystes visent le haut de cette fourchette, à 77,05 milliards.
"Toute faiblesse dans les ventes d'iPhone sur le trimestre achevé fin décembre pourrait alimenter l'inquiétude que le cycle (de renouvellement) des smartphones ralentit", prévenait encore Colin Gillis, analyste chez BGC Partners, avant la publication des chiffres.
- Nouveaux marchés pour Apple Pay -
Tim Cook a dit espérer "un impact positif sur les cycles de remplacement" des programmes de financement qu'Apple commence à proposer aux Etats-Unis, avec notamment un abonnement mensuel permettant d'échanger chaque année son iPhone contre un nouveau modèle. Le groupe assure que "les consommateurs sont très intéressés".
Apple cherche aussi à se diversifier, avec une première montre connectée (Apple Watch) lancée en avril, une mise à jour du boîtier de streaming Apple TV dont les commandes viennent de s'ouvrir, davantage d'offres pour les entreprises ou de nouveaux services dans la musique (Apple Music) ou les paiements (Apple Pay).
Le groupe ne dévoile toujours pas combien il vend d'Apple Watch, mais Apple Music revendique 6,5 millions d'abonnés payants.
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