Le groupe d'écoute de musique à la demande sur Internet, Deezer, a reporté mardi sine die son projet d'introduction à la Bourse de Paris, invoquant des "conditions de marché" défavorables, mais assure avoir les moyens d'assurer son développement.
Deezer, qui devait être la première entreprise de son secteur à venir tester l'appétit des investisseurs, ambitionnait de lever 300 millions d'euros. Cette somme était calculée sur la base inférieure de la fourchette de souscription des titres (entre 36,40 et 49,24 euros) annoncée jeudi.
L'opération, privilégiée à une nouvelle levée de fonds hors marché, aurait pu valoriser l'un des pionniers du streaming musical à plus d'un milliard d'euros, avait calculé à cette occasion Simon Baldeyrou, directeur des opérations de Deezer.
Elle devait apporter une visibilité plus importante à la société française créée en 2007 et qui avait réalisé sa dernière levée de fonds en 2012 auprès du milliardaire russo-américain Len Blavatnik, qui est actuellement son premier actionnaire avec près de 30% du capital, pour un montant de 100 millions d'euros.
Mais les sommes récoltées devaient aussi l'aider à ses investissements marketing et à élargir sa base d'abonnés dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
Car Deezer a besoin d'accélérer son développement tant la bataille sur ce marché est de plus en plus vive, notamment avec l'offensive du géant américain Apple qui a lancé son service de streaming musical Apple Music le 30 juin.
Disponible dans plus de 180 pays et disposant d'un catalogue de plus de 35 millions de titres, Deezer propose un service d'écoute gratuite avec publicité, et une offre payante sans publicité pour laquelle il revendique plus de 6 millions d'abonnés.
Il est aussi confronté à la concurrence du suédois Spotify, qui revendique 75 millions d'utilisateurs, dont 20 millions pour sa version payante, et est valorisé à plus de 8 milliards de dollars.
Ce revers inattendu porte un coup aux actionnaires dispersés de Deezer dont Xavier Niel, le patron de Free, qui détient 4% du capital, les maisons de disques (Warner, Sony, Universal et EMI) qui détiennent ensemble plus de 16% du capital) ou encore Orange Participations (11,7%).
Ce report intervient au moment où d'autres groupes français préparent leur entrée sur le marché parisien.
C'est le cas de la société de gestion d'actifs française Amundi, un poids lourd mondial, dont l'introduction en Bourse à Paris, promet d'être l'une des opérations les plus importantes de l'année. Ou encore celle du site de déstockage en ligne Showroomprivé, qui propose des ventes à durée limitée, issues des stocks d'invendus des grandes marques de mode, mais aussi d'ameublement et de beauté.
Les mauvaises conditions de marché avaient déjà poussé dernièrement plusieurs groupes français, comme le spécialiste de la blanchisserie industrielle Elis ou le spécialiste des services multitechniques dans l'énergie et les communications Spie, à repousser de quelques mois leurs projets introduction en bourse.
Le projet d'introduction de Deezer comprenait d'une part une augmentation de capital, et la cession optionnelles d'actions existantes par plusieurs des actionnaires actuels, dont l'un des cofondateurs, Daniel Maherly, ou le patron d'Illiad, Xavier Niel.
La cotation du groupe devait commencer mercredi sur Euronext Paris, sous la forme de promesses d'actions.
La start-up a enregistré en 2014 un bond de son chiffre d'affaires de 53%, à 142 millions d'euros. Elle espère dépasser d'ici 2018 la barre des 750 millions de chiffre d'affaires.
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