La République dominicaine lancera un mandat d'arrêt international contre les deux pilotes français, lourdement condamnés sur l'île pour trafic de drogue et tout juste rentrés dans leur pays, a annoncé mardi le procureur général Francisco Dominguez Brito.
"Nous nous préparons à lancer un mandat d'arrêt international contre les pilotes impliqués", Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison mi-août pour trafic de cocaïne et qui avaient interdiction de quitter le territoire dominicain, a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Nous sommes en contact avec les autorités françaises, pas seulement pour déterminer de quelle manière ils ont fui le pays et les complicités dont ils ont bénéficié, mais aussi pour qu'ils assument leur responsabilité dans le pays (la République dominicaine, ndlr), indépendamment des autres affaires en cours en France", a ajouté le procureur général.
Le magistrat a critiqué la décision du tribunal de les laisser en liberté dans l'attente de l'appel: "Cela n'a aucun sens de ne pas priver de liberté un étranger accusé de trafic de drogue, car c'est une personne qui sans aucun doute va s'enfuir", a-t-il estimé, jugeant que leur départ est une preuve supplémentaire de leur culpabilité.
C'est par bateau puis par avion, via les îles de Saint-Martin et de la Martinique, que Pascal Fauret, 55 ans, et son copilote Bruno Odos, 56 ans, condamnés à 20 ans de prison mi-août, ont fui pour regagner la France durant le week-end, selon une source proche du dossier.
Paris a catégoriquement nié le moindre rôle, le ministère français des Affaires étrangères assurant que "leur décision est un acte individuel dans lequel l'Etat n'est nullement impliqué".
L'affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine intercepte sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord.
Le 14 août, les pilotes ont été condamnés, avec deux autres Français, le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany, restés en République dominicaine, à 20 ans de prison par le tribunal de Saint-Domingue. Quatre Dominicains ont écopé de cinq à dix ans de prison.
Les quatre Français, qui ont effectué 15 mois de détention provisoire, n'ont cessé de clamer leur innocence, plaidant qu'ils ne savaient pas que de la drogue se trouvait à bord de l'avion. Les pilotes expliquent n'avoir "jamais été auditionnés par les Dominicains" et dénoncent une parodie de justice.
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