Le pilote Pascal Fauret, qui a fui avec son copilote la République dominicaine où ils ont été condamnés à 20 ans de prison, a expliqué son geste par sa volonté de s'"exprimer" devant la justice française, mais cette "évasion" n'est pas une initiative "barbouzarde" selon ses avocats.
"A partir du moment où on a affaire à une justice qui ne fait pas d'enquête, qui ne vous écoute pas, qui vous condamne à 20 ans pour la seule raison qu'on est Français et pas fils de bon chrétien () mon réflexe c'est de rentrer dans mon pays, où je pourrai m'exprimer devant la justice", a dit le pilote lors d'une conférence de presse avec ses avocats à Paris, dans sa première réaction depuis qu'il a regagné la France ce week-end dans des conditions rocambolesques.
Cette décision de fuir la République dominicaine relève d'"initiatives personnelles" et n'est pas liée à "une équipe barbouzarde qui aurait été payée par l'Etat français", a dit l'un des avocats, Eric Dupond-Moretti. Il a refusé de s'exprimer davantage "sur les modalités du départ ou de l'évasion, vous appellerez ça comme vous voulez", car cette fuite "n'a pas été faite seule" et "des gens sont impliqués".Selon l'avocat, cette évasion "ne constitue absolument pas une infraction en France".
"Il n'est pas nécessaire de décerner le moindre mandat que ce soit. Ces hommes ne sont pas en fuite. Il suffit qu'on nous appelle ou qu'on les appelle chez eux pour qu'ils se rendent à Marseille et répondent à toutes les questions du juge d'instruction" chargé de l'enquête française sur ce trafic de drogue, a-t-il insisté.
Pascal Fauret a avoué n'avoir "pas encore touché terre". "Il y a des épreuves à venir", "je sais que ça va être long", a-t-il reconnu, avant d'espérer "clore cette affaire" pour "reprendre un cours de vie normal que j'avais avant que cette catastrophe me tombe sur la tête".
"Je suis rentré pour ça, cette affaire il faut qu'elle se termine. Cette affaire a commencé par surprise, contre mon gré, elle m'a pris toute ma vie", a-t-il ajouté.
Son copilote Bruno Odos n'était pas présent à la conférence de presse car il est "très fatigué", selon son entourage.
Interrogé sur les conséquences de leur évasion sur les deux autres Français condamnés toujours retenus à Saint-Domingue, le pilote a estimé que "le fait que nous ne répondions plus aux contraintes de l'astreinte judiciaire en République dominicaine n'affecte en rien la conduite des deux autres".
"Depuis le départ, a-t-il ajouté, on a été noyé dans la dénomination +les quatre Français+ mais ce n'était pas un vol de copains. J'ai été là dans le cadre de mon travail. A un moment donné, j'ai géré ma vie à moi."
Me Dupond-Moretti a demandé que cesse "le procès", qui est fait aux deux pilotes "d'une absence de solidarité". "Ils ont eu l'opportunité de s'évader, ils ont bien fait de le faire". "N'ajoutez pas de la culpabilité à une situation qui était déjà humainement très difficile", a-t-il demandé.
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