L'Italie a bouclé mardi la privatisation du géant Poste Italiane, la plus importante depuis une quinzaine d'années et prélude à une série d'autres sous la houlette du gouvernement du réformiste Matteo Renzi.
Toute bardée de jaune pour l'occasion, la Bourse de Milan a réservé un bon accueil au titre de Poste Italiane, dont la cotation a démarré en hausse mardi matin, avant de se replier autour de la parité en milieu de matinée.
Le directeur général du groupe Francesco Caio, après avoir symboliquement actionné la cloche lors d'une brève cérémonie à la Bourse de Milan, a salué "la nouvelle phase" s'ouvrant pour l'opérateur historique, né en 1862 au lendemain de l'unification de l'Italie et fort aujourd'hui de 143.000 employés. "Nous sommes confiants et conscients des objectifs à atteindre", a-t-il souligné.
"C'est une journée très importante. Nous sommes heureux et émus", a abondé dans son sens Fabrizio Pagani, représentant du ministère italien des Finances, jusqu'ici actionnaire unique de l'opérateur historique.
Le titre a fait son entrée dans le grand bain au prix de 6,75 euros l'action, ce qui valorise ainsi le groupe à 8,816 milliards d'euros. Il cotait 6,76 euros vers 09H40 GMT (+0,15%).
L'entrée en bourse concerne un peu plus du tiers (jusqu'à 38,2%) du capital de l'entreprise, le reste restant aux mains de l'Etat italien. L'opération devrait rapporter près de 3,4 milliards d'euros, une somme qui sera intégralement consacrée à la réduction de la dette publique italienne, laquelle pèse au total près de 2.200 milliards d'euros.
La demande d'actions a été plus de trois fois plus élevée que l'offre. Les employés du groupe en particulier ont été plus de 26.000 (sur 143.000) à vouloir y placer leurs économies.
- Avant les chemins de fer -
Un tel intérêt constitue selon le ministre des Finances Pier Carlo Padoan une "preuve de confiance dans le plan stratégique de l'entreprise, mais aussi dans la nouvelle voie prise par l'Italie". Une allusion au programme de réformes politiques et institutionnelles lancé par le jeune chef du gouvernement Matteo Renzi (centre-gauche) depuis son arrivée au pouvoir en février 2014.
Rentable, Poste Italiane l'est principalement grâce à ses activités d'assurances et de services financiers, qui ont représenté au premier semestre plus de 85% de son chiffre d'affaires.
Les services postaux en revanche n'en constituent que 12% environ, une part qui fond d'année en année, bien que l'entreprise soit tenue d'assurer le service postal universel jusqu'en 2026.
Depuis cette année, elle détient en outre 10% de la société de gestion d'actifs Anima Holdings, secteur dans lequel elle entend croître.
Une fois Poste Italiane bien installée en bourse, les privatisations italiennes se poursuivront avec la mise sur le marché attendue l'année prochaine de parts d'Enav (contrôle aérien) et surtout le poids-lourd Ferrovie dello Stato (chemins de fer), promet le gouvernement.
"Nous sommes en train de travailler pour coter en bourse Ferrovie dello Stato au second semestre" 2016, a souligné mardi Fabrizio Pagani, du ministère italien des Finances.
Lundi, le ministre des Transports, Graziano Delrio, avait indiqué que le gouvernement envisageait différentes "hypothèses" pour ce dernier: une entrée en bourse d'un bloc, divisée en différentes activités ou en excluant de l'opération le réseau, partie la plus précieuse.
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