Recueillement, souvenir et solidarité: François Hollande est arrivé mardi matin à Puisseguin (Gironde) pour rendre un "hommage républicain" aux 43 victimes du plus meurtrier accident de la route en France depuis 33 ans et à leurs familles.
Peu après 09H30, le chef de l'Etat, accompagné du Premier ministre Manuel Valls et de cinq ministres, s'est d'abord rendu à la chapelle ardente, dans le foyer municipal, et a salué les familles et les proches, dans le silence et le recueillement.
Parmi ces quelque 160 personnes se trouvaient aussi la famille, venue de l'Orne, du chauffeur du camion et de son fils de trois ans, qui ont péri vendredi dans la collision de leur véhicule avec un autocar transportant un groupe de personnes âgées partant en excursion.
Un habitant de l'une des communes les plus endeuillées, Petit-Palais-et-Cornemps, Jacky Bonneau, présent avec sa compagne Sophie, a sobrement déclaré à l'AFP: "On attend que le président soit avec nous tout simplement". "Je connaissais pratiquement tout le monde, toutes les victimes, c'est lourd pour le village".
Ensuite, gendarmes, pompiers et secouristes lui dresseront un tableau du terrible accident, des opérations de secours et des avancées de l'enquête.
Puis, direction le stade de football de Petit-Palais-et-Cornemps, village de 756 habitants et l'une des communes girondines les plus endeuillées, où un chapiteau blanc a été dressé sur la pelouse sous lequel se presseront les officiels, les familles et les habitants des villages avoisinants venus en nombre manifester leur solidarité.
Lors de la cérémonie, qui débutera à 10H30, et avant la prise de parole de François Hollande, prévue pour durer un quart d'heure, six maires de communes endeuillées prendront la parole. Parmi eux, Patricia Raichini, maire de Petit-Palais, personnellement frappée dans la catastrophe par la perte de trois belles-s?urs.
- "Camion déporté sur la gauche", "réservoir transpercé" -
Lundi, le Procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, a fourni de premières explications sur les circonstances de l'accident: "camion déporté sur la gauche" et "réservoir transpercé" par une pièce métallique.
"Au stade actuel des investigations et sur la base d'éléments objectifs tirés de la procédure, ces hypothèses ne portent, en l'état, aucune appréciation sur des charges susceptibles d'être retenues contre quiconque", a-t-il précisé.
Dans le scénario possible de l'accident, modélisé en 3D par les gendarmes, "le chauffeur du poids lourd () s'est déporté sur la voie de gauche". "Le côté gauche de la cabine du camion a percuté le côté gauche du car". Des "traces de ripage et de freinage visibles au sol à l'arrière du poids lourd" suggèrent que "le chauffeur a tenté en vain de redresser la trajectoire du camion".
L'identification des victimes, qui ont péri brûlées vives, pourrait être finalisée d'ici à "une dizaine de jours", a indiqué Christophe Auger, une fois connus les résultats des analyses effectuées par le laboratoire de l'IRCGN à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise).
Un "coordonnateur national" chargé de "l'accompagnement des familles" des victimes doit être rapidement nommé par le gouvernement et il devra "les réunir régulièrement pour leur dire où en est l'enquête".
Le Procureur compte ouvrir une information judiciaire pour "homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre" d'ici à la fin de la semaine prochaine.
L'accident de Puisseguin est le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte-d'Or) en 1982, qui avait tué 53 personnes, pour la plupart des enfants.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.