Un puissant séisme de magnitude 7,5 a secoué lundi l'Asie du Sud, faisant plus de 180 morts au Pakistan et en Afghanistan, dont 12 écolières afghanes tuées dans une bousculade en fuyant leur école.
Des centaines d'autres personnes ont été blessées par la secousse, particulièrement longue, qui a poussé des milliers de gens à se précipiter dans les rues en Inde, en Afghanistan, au Pakistan et au Tadjikistan.
Selon l'Institut américain de géologie (USGS), l'hypocentre du séisme se situe à Jurm, dans les montagnes reculées du Badakhshan, à l'extrême nord-est de l'Afghanistan, à une profondeur de 213,5 km.
En Afghanistan, le bilan atteignait 33 morts, dont neuf dans le Badakhshan, dix au Nangarhar (est), et deux dans la province de Baghlan -- outre les douze écolières. Un chiffre susceptible d'augmenter, ont averti les autorités.
Les premiers bilans étaient plus importants au Pakistan voisin, avec au moins 150 morts, selon un décompte des chiffres fournis par les autorités locales et provinciales.
L'armée a confirmé le décès de 123 personnes et indiqué que plus de 950 personnes avaient été blessées. Dans la capitale Islamabad, quelques bâtiments ont été fissurés.
Il y a dix ans au Pakistan, le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6 dont l'épicentre se situait à quelques centaines de kilomètres de celui de lundi, avait fait plus de 75.000 morts. Mais l'hypocentre était alors moins profond, rendant les secousses plus destructrices.
Le bilan pourrait s'alourdir, a prévenu le chef du gouvernement provincial de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), l'une des provinces les plus touchées du pays.
La secousse a duré au moins une minute, et au moins une réplique a été ressentie peu après, d'une magnitude de 4,8 selon USGS.
Les secours sont entravés par le manque de communications, les infrastructures déjà fragiles de la région ayant été mises à rude épreuve.
En Afghanistan, la panique qui a saisi des écolières à Talogan dans la province de Takhar (nord-est), au moment du séisme, a provoqué la mort de 12 d'entre elles, et 35 autres ont été blessées.
Le Premier ministre afghan Abdullah Abdullah a évoqué "d'importantes pertes humaines et matérielles" notamment dans le nord-est du pays. Mais "les chiffres ne sont pas encore connus car les communications sont coupées".
L'accès aux zones sinistrées est d'autant plus difficile que la province voisine du Badakhshan est montagneuse et les hameaux touchés souvent isolés. En outre, les rebelles talibans y combattent les troupes gouvernementales et rendent la situation sécuritaire très instable.
La secousse a temporairement interrompu le métro de New Delhi.
Dans le nord de l'Inde, des centaines d'habitants traumatisés se sont précipité dans les rues à Srinagar, principale ville du Cachemire indien à la frontière avec le Pakistan. Le réseau de téléphonie mobile a été coupé et le trafic s'est immobilisé dans la rue.
La secousse a été ressentie jusqu'en Asie centrale, notamment à Douchanbe, la capitale tadjike, où de nombreuses personnes ont quitté précipitamment leurs bureaux et appartements.
L'Afghanistan est régulièrement touché par des tremblements de terre, notamment au niveau de l'Hindu Kush, qui se trouve sur la ligne de faille entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne.
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