Le tribunal correctionnel de Bordeaux a prononcé lundi la relaxe d'Alain Thurin, ex-infirmier de Liliane Bettencourt, qui avait été jugé début octobre pour "abus de faiblesse", soupçonné d'avoir tenté d'obtenir frauduleusement un legs de 10 millions d'euros de la milliardaire, héritière de L'Oréal.
Alain Thurin, 65 ans, pour lequel l'accusation elle-même avait requis la relaxe, faute de "suffisamment d'éléments de preuve", s'était défendu à son procès d'avoir jamais voulu ce legs de sa richissime employeuse, dont il était très proche.
"Aucun témoignage ni élément matériel ne permet d'attester la volonté du prévenu de s'accaparer les biens de Liliane Bettencourt", a déclaré le président du tribunal, Denis Roucou, en lisant le jugement. "En conséquence, la relaxe peut être prononcée", a-t-il conclu.
Le tribunal a également prononcé la relaxe pour ses coprévenus, Pascal Wilhelm et Patrice Bonduelle, anciens mandataire et notaire de Liliane Bettencourt, jugés pour complicité.
Ces relaxes mettent fin à un quatrième chapitre du feuilleton judiciaire Bettencourt.
Dans ce volet, Alain Thurin avait été jugé distinctement du procès-fleuve de janvier-février 2015, car, à la veille de ce procès, il avait fait une tentative de suicide. Quand il a finalement comparu début octobre, l'ex-infirmier, placé sous médication anxiolytique, est apparu très affaibli par les séquelles de son acte.
Les sept principaux prévenus de ce procès pour "abus de faiblesse" doivent être rejugés en appel du 10 au 27 mai prochain. En première instance, certains d'entre eux ont été condamnés à de la prison ferme et à des dommages et intérêts se chiffrant en dizaines de millions d'euros.
Parmi eux, l'ex-confident de la milliardaire, le photographe François-Marie Banier, avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, et l'ex-gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, à 30 mois de prison, dont un an avec sursis.
Pascal Wilhelm avait également écopé de 30 mois de prison, dont un an avec sursis. Patrice Bonduelle avait, quant à lui, été condamné à six mois de prison avec sursis.
Un prochain volet, dit des "écoutes", doit être jugé à Bordeaux la semaine prochaine, avec pour prévenus l'ex-majordome de Liliane Bettencourt, Pascal Bonnefoy, auteur d'enregistrements clandestins au domicile de la milliardaire qui avaient précipité l'affaire. Cinq journalistes du Point et de Mediapart seront également jugés pour en avoir publié des extraits de ces enregistrements.
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