Les opérations d'enlèvement des épaves du camion et de l'autocar impliqués dans l'accident de Puisseguin (Gironde) ont débuté lundi matin, alors que le procureur de Libourne devait réunir dans l'après-midi les familles pour un point sur l'enquête.
Sur le site de l'accident, une énorme grue rouge a commencé en fin de matinée à soulever la remorque du camion, qui elle n'a visiblement pas été carbonisée. Elle devait ensuite soulever l'avant du camion, et enfin l'autocar, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces opérations devraient prendre entre 4 et 6 heures, a-t-on précisé. Les carcasses des véhicules sont chargées sur un grand camion à plate-forme, pour être évacuées vers un site de la gendarmerie nationale, qui dans un premier temps n'a pas été précisé. Ce relevage est rendu délicat, notamment par le besoin de conserver les carcasses "intactes" autant que possible, pour les besoins de l'enquête et d'éventuelles contre-expertises, a indiqué sur place le chef d'escadron Patrick Chilliard, du pôle judiciaire de la gendarmerie.
Enlever les carcasses devrait permettre aux enquêteurs d'examiner si des éléments importants pour l'enquête sont présents sous les véhicules. Les 43 corps ont été enlevés depuis dimanche. La route départementale RD 17, où s'est produite la collision vendredi vers 7H30, devrait ensuite être rouverte dans la journée.
-- "Coordinateur national" pour les victimes--
Parallèlement, une réunion à huis-clos à 14H30 à l'Hôtel de ville de Libourne, doit réunir le procureur de la République de Libourne Christophe Auger, les familles et proches des victimes. "Il s'agit d'expliquer où en est l'identification des corps et de les informer des premiers éléments de l'enquête", a précisé une porte-parole de la gendarmerie. Le procureur doit tenir un point presse vers 17H00.
La scène et un scénario possible de l'accident, modélisé en 3D par les gendarmes pour les besoins de l'enquête, leur sera notamment présenté lors de la réunion.
Dimanche soir, le bilan définitif de l'accident a été établi à 43 morts. Les corps ont été transférés à l'Institut médico-légal de Bordeaux en vue des prélèvements qui doivent être envoyés à Cergy-Pontoise (Val d'Oise), au laboratoire de l'IRCGN en charge de l'identification formelle des victimes.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a annoncé lundi la nomination rapide d'un "coordonnateur national" chargé de l'accompagnement des familles des victimes.
"Je vais désigner un coordonnateur national, un haut fonctionnaire, chargé de l'accompagnement des familles, pour les réunir régulièrement pour leur dire où en est l'enquête", a déclaré Alain Vidalies sur france Info.
A Puisseguin, une messe a eu lieu en fin de matinée en mémoire des défunts.
Dans le même temps, les préparatifs sont en cours à Petit-Palais-et-Cornemps, commune d'origine de plusieurs victimes, pour "l'hommage républicain" qui sera rendu mardi aux morts par le président François Hollande, et plusieurs membres du gouvernement.
- Hollande, Valls et cinq ministres -
Le Premier ministre Manuel Valls, les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Alain Vidalies (Transports), Ségolène Royal (Ecologie), Marisol Touraine (Santé) et la secrétaire d'Etat à la famille, Laurence Rossignol, seront présents, a fait savoir l'Elysée.
Au cours de la cérémonie, qui démarrera à 10H30, six maires de communes endeuillées prendront la parole. Parmi eux, Patricia Raichini, la maire de Petit-Palais, personnelllement frappée par la catastrophe par la perte de trois belles-soeurs.
Dimanche, une cérémonie de recueillement et une marche silencieuse, réunissant près de 5.000 personnes du village et des communes avoisinantes, a été organisée dans le petit bourg viticole.
Le député PS de la circonscription girondine locale, Florent Boudié, à demandé au député écologiste Noël Mamère, de "ne pas venir à l'hommage" aux victimes, pour selon lui tirer les conséquences de la polémique déclenchée par le maire de Bègles. Vendredi, Noël Mamère avait fait un lien entre l'accident et la loi de libéralisation du transport de passagers par cars, portée par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Cité dans Sud-Ouest lundi, M. Mamère a fait savoir qu'il ne viendrait pas.
Des enquêteurs spécialisés, mandatés par le parquet de Libourne, sont attendus lundi pour aider à éclaircir les causes du choc entre l'autocar et le camion, et expliquer leur soudain embrasement.
La collision mortelle a eu lieu sur la RD17 à la sortie de Puisseguin. Selon les premiers éléments d'enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route, dans une courbe, quand le bus l'a percuté.
C'est l'accident le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte d'Or) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes.
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