Le candidat de centre gauche Daniel Scioli, soutenu par la présidente sortante Cristina Kirchner, était favori de la présidentielle mais c'est un second tour incertain avec le conservateur Mauricio Macri qui s'annonce le 22 novembre.
Les derniers sondages donnaient à Mauricio Macri, 56 ans, maire de Buenos Aires depuis 2007, environ 10 points de retard sur Scioli. Certains prédisaient même une victoire de Scioli au premier tour.
Après la comptabilisation de 90% des bureaux de vote, Daniel Scioli totalisait 36,12% des voix, devant Mauricio Macri avec 34,97% des suffrages.
"C'est une grande surprise de voir les candidats au coude à coude. Le résultat est d'autant plus surprenant que les sondages ne l'avaient pas anticipé. C'est souvent le cas quand on assiste à une fin de cycle, un changement d'époque", estime le sociologue Gabriel Puricelli.
Une nouvelle ère s'ouvre en Argentine après 12 ans de gouvernance de Nestor Kirchner (2003-2007), puis de son épouse Cristina Kirchner (2007-2015), qui ne pouvait pas briguer un troisième mandat.
Pour le sociologue du Laboratoire des politiques publiques, la contre-performance du Front pour la victoire (FPV, gauche) est due "à l'usure naturelle, du fait du temps passé au pouvoir, c'est un facteur universel, qui n'a rien à voir avec l'Argentine. C'est la fin d'un cycle".
Les résultats officiels diffusés dans la nuit de dimanche à lundi placent en troisième position (21,2%) le député Sergio Massa, dissident kirchnériste, devant la candidate de gauche Margarita Stolbizer (3,4%), le trotskyste Nicolas Del Cano (2,6%) et le péroniste Adolfo Rodriguez Saa (1,7%).
- Pas de majorité -
Le maire de Buenos Aires, ancien président du club de football de Boca Juniors, a marqué les esprits en progressant dans l'ensemble du pays au détriment du Front pour la victoire (FPV), la coalition de gauche au pouvoir depuis 2003.
Les militants de sa coalition Cambiemos étaient en liesse et célébraient le résultat inattendu.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui a changé la politique de ce pays", leur a-t-il lancé, euphorique, sous les acclamations.
Mauricio Macri, 56 ans, est très critique de la politique économique menée par les Kirchner. Après avoir conduit Boca Juniors à tous les succès, il affiche un bon bilan à la tête de la capitale.
Fils d'un riche chef d'entreprise, il a le soutien des milieux d'affaires.
Daniel Scioli a remercié ses électeurs et prononcé un discours de campagne dans la perspective d'un second tour, convoquant "les indécis et les indépendants".
Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires rassemblant 37% de l'électorat du pays, a aussi appelé les Argentins à faire "un pas en avant, pas un saut dans le vide", évoquant un risque en cas de changement de gouvernance.
A 58 ans, il se présente comme un centriste conciliateur, alors que Cristina Kirchner a gouverné durant ses deux mandats en concentrant les pouvoirs dans un style conflictuel.
"Je ne propose aucune révolution. Je maintiendrai ce qu'il faut maintenir, je changerai ce qu'il faut changer et je corrigerai ce qu'il faut corriger", a promis cette semaine Daniel Scioli, soulignant que "les plus nécessiteux" seraient sa priorité.
Pour la première fois depuis 2003, il n'y avait pas de candidat Kirchner à la présidence, mais Maximo Kirchner, le fils du couple présidentiel, 38 ans, devrait être élu député pour le FPV.
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