Les Argentins ont massivement voté et attendaient dimanche soir le résultat de l'élection présidentielle pour savoir si le candidat de centre gauche Daniel Scioli l'emporte dès le premier tour ou si le conservateur Mauricio Macri le contraint à un second tour.
Trente-deux des 41 millions d'Argentins d'Argentins étaient appelés aux urnes pour sceller un chapitre de douze ans de gouvernance de Nestor (2003-2007), puis Cristina Kirchner (2007-2015). Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (21h00 GMT).
Les sondeurs prédisent une longue soirée électorale, car il sera difficile de dire rapidement et avec certitude si Daniel Scioli l'emporte dès le premier tour ou s'il faut voter de nouveau le 22 novembre.
En Argentine, il suffit de totaliser 45% des suffrages au premier tour, ou seulement 40% si l'écart avec le deuxième atteint 10 points.
Depuis 1973, l'Argentine a adopté le principe d'une présidentielle à deux tours, mais les sept élections convoquées depuis la réforme se sont décidées à l'issue du premier tour.
En 2003, Nestor Kirchner n'avait pas suffisamment de voix pour éviter un second tour, mais son adversaire Carlos Menem a renoncé avant le ballottage. Si la huitième présidentielle accouche d'un second tour, ce sera une première.
Daniel Scioli, soutenu par la présidente sortante, fait figure de grand favori. Il s'appuie sur le Front pour la victoire (FPV), la coalition de gauche au pouvoir, force politique la plus solidement implantée dans le pays sud-américain.
Cet ancien pilote de bateaux offshore, amputé du bras droit après un accident en course, devance d'environ dix points, selon les derniers sondages, son concurrent le plus dangereux, Mauricio Macri, maire de Buenos Aires depuis 2007.
En août, lors des primaires tenant lieu de sondage grandeur nature, Scioli, avec 39% des votes, a devancé Macri (30%) et Sergio Massa (20%), un député et ancien chef du gouvernement de Mme Kirchner qui a notamment fait campagne sur le thème de la sécurité.
- 'Pays normalisé' -
Daniel Scioli, 58 ans, se présente comme un centriste avide de dialogue et homme de consensus, alors que Cristina Kirchner a gouverné durant ses deux mandats en concentrant les pouvoirs.
"Je ne propose aucune révolution. Je maintiendrai ce qu'il faut maintenir, je changerai ce qu'il faut changer et je corrigerai ce qu'il faut corriger", a déclaré cette semaine Daniel Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires, qui rassemble près de 40% de l'électorat.
Il a promis que s'il était élu, les salariés touchant moins de 3.000 euros nets seraient exemptés d'impôt sur le revenu, une mesure qui avantagerait 600.000 personnes au sein de la classe moyenne.
Avant de voter, il a rendu hommage aux Pumas, l'équipe nationale de rugby, qui affrontait l'Australie en demi-finale du Mondial. "Si on met autant d'engagement, d'envie qu'eux, l'Argentine ira encore mieux", a-t-il déclaré.
De son côté, Mauricio Macri, 56 ans, a comparé son statut de challenger à celui des Pumas contre l'Australie, qui ont finalement perdu.
Selon lui, il faudra attendre que "25 à 30% des bulletins de votes soient comptabilisés pour voir émerger une tendance".
Le candidat conservateur Mauricio Macri rejette en bloc la politique menée par les Kirchner, même s'il a dû mettre de l'eau dans son vin et annoncer le maintien de certaines aides sociales très populaires auprès d'une majorité d'Argentins.
Ancien président du club de football de Boca Juniors, qu'il a conduit à tous les succès, il a le soutien des milieux d'affaires.
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