Trente-deux millions d'Argentins votaient dimanche dimanche pour élire leur prochain président, le candidat de centre gauche Daniel Scioli ou le conservateur Mauricio Macri, après douze ans de gouvernance de Nestor et Cristina Kirchner.
Le futur président, qui prendra ses fonctions le 10 décembre, peut décrocher une victoire dès le premier tour s'il rassemble 45% des suffrages, ou seulement 40% si l'écart avec le deuxième atteint 10 points. Sinon un second tour sera convoqué, le 22 novembre, ce qui serait une première dans l'histoire du pays sud-américain.
Daniel Scioli soutenu par la présidente sortante, fait figure de grand favori. Il s'appuie sur le Front pour la victoire (FPV), la coalition de gauche au pouvoir, force politique la plus solidement implantée dans le pays.
Cet ancien pilote de bateaux offshore, amputé du bras droit après un accident en course, devance d'environ dix points, selon les derniers sondages, son concurrent le plus dangereux, Mauricio Macri, maire de Buenos Aires depuis 2007.
En août, lors des primaires tenant lieu de sondage grandeur nature, Scioli, avec 39% des votes, a devancé Macri (30%) et Sergio Massa (20%), un député et ancien chef du gouvernement de Mme Kirchner qui a notamment fait campagne sur le thème de la sécurité.
Les bureaux de vote ferment à 18h00 (21h00 GMT). Les Argentins choisissent aussi dimanche députés et sénateurs, et dans certaines provinces de ce pays quatre fois plus grand que la France, maire et gouverneur.
Daniel Scioli, 58 ans, se présente comme un centriste avide de dialogue et homme de consensus, alors que Cristina Kirchner a gouverné durant ses deux mandats en concentrant les pouvoirs.
"Je ne propose aucune révolution. Je maintiendrai ce qu'il faut maintenir, je changerai ce qu'il faut changer et je corrigerai ce qu'il faut corriger", a déclaré cette semaine Daniel Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires, qui rassemble près de 40% de l'électorat.
Jeudi lors du meeting de fin de campagne, Scioli a confié l'animation musicale à un chanteur polémique, Ricardo Montaner, militant anti-Chavez, alors que les gouvernements Kirchner ont soutenu le président vénézuélien Hugo Chavez, une manière de suggérer une politique diplomatique différente tout en ménageant l'électorat le plus à gauche du FPV.
- Résultats tardifs -
Il a promis que s'il était élu, les salariés touchant moins de 3.000 euros nets seraient exemptés d'impôt sur le revenu, une mesure qui avantagerait 600.000 personnes au sein de la classe moyenne.
Avant de voter, il a rendu hommage aux Pumas, l'équipe nationale de rugby, qui affrontait l'Australie en demi-finale du Mondial de rugby. "Si on met autant d'engagement, d'envie qu'eux, l'Argentine ira encore mieux", a-t-il déclaré.
De son côté, Mauricio Macri, 56 ans, a comparé son statut de challenger à celui des Pumas contre l'Australie, qui ont finalement perdu.
Selon lui, il faudra attendre que "25 à 30% des bulletins de votes soient comptabilisés pour voir émerger une tendance".
Les sondeurs prédisent une longue nuit électorale dimanche soir, car il sera difficile de dire rapidement et avec certitude si Scioli l'emporte dès le premier tour, ce qui est possible, ou s'il faut convoquer un second tour.
Le candidat conservateur Mauricio Macri rejette en bloc la politique menée par les Kirchner. Il a dû mettre de l'eau dans son vin et annoncer le maintien de certaines aides sociales très populaires auprès d'une majorité des Argentins.
Promoteur d'une politique économique libérale, Macri critique notamment le protectionnisme et la culture des allocations et subventions de Kirchner.
Ancien président du club de football de Boca Juniors, qu'il a conduit à tous les succès, il a le soutien des milieux d'affaires.
Avant de voter, Cristina Kirchner a dit quitter la présidence avec le sentiment du devoir accompli. "Nous avons tenu notre promesse : nous laissons un pays normalisé", a-t-elle assuré, sous-entendant que les Kirchner ont redressé l'Argentine, qui était à genoux à l'issue de la crise économique de 2001/2002.
Les opposants ne partagent pas ce diagnostic et mettent en avant que les politiques protectionnistes ont conduit l'Argentine dans une impasse, avec une économie au ralenti depuis deux ans, une inflation qui oscille entre 20 et 25% depuis 8 ans, et un déficit budgétaire de 6%.
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