L'Australie signe un retour inattendu et fracassant au premier plan en rejoignant la Nouvelle-Zélande en finale de Coupe du monde, grâce à une victoire bien maîtrisée (29-15) face à des Pumas trop prodigues, dimanche à Twickenham.
Jusqu'où ira donc le rebond du Wallaby ? Peut-être au pinacle samedi prochain (17H00 françaises) à Twickenham, à condition d'abord de battre les frères ennemis All Blacks, pour le 155e et plus important épisode de leur rivalité.
On se lèvera donc aux premières lueurs de l'aube aux Antipodes pour assister au triomphe de la machine All Blacks, déjà sacrée il y a quatre ans, ou des revenants australiens, qui n'étaient plus parvenus à ce stade de la compétition depuis 2003. Ils avaient à l'époque assisté impuissants à la victoire anglaise dans leur stade de Sydney, raflée au bout de la prolongation sur un drop assassin de Jonny Wilkinson (20-17).
L'ironie de l'histoire veut que 12 ans plus tard, ce soit dans le temple du rugby anglais, encore secoué par l'élimination précoce du XV de la Rose, que s'ouvre l'opportunité de soulever pour la troisième fois de leur histoire le trophée Webb-Ellis. Mais après tout les Wallabies ne se sentent-ils pas comme à la maison en territoire britannique, après avoir conquis le titre de 1991 à Twickenham et celui de 1999 à Cardiff ?
- L'inoffensive griffe des Pumas -
Pour rêver à une nouvelle couronne mondiale, les Wallabies ont entrepris un sérieux redressement depuis un an, principalement sous l'impulsion du sélectionneur à poigne Michael Cheika. Eux que l'on voyait moribonds à l'automne 2014 encore, minés par les scandales extra-sportifs, les problèmes financiers de leur fédération, des résultats en berne et l'exil de quelques joueurs importants, se sont refait une belle santé.
Douze mois plus tard, ils ont ainsi réussi à sortir premiers de la poule de la mort aux côtés du pays de Galles et de l'Angleterre en pratiquant un jeu réaliste et efficace, faisant preuve d'une maturité collective étonnante.
Les Pumas en ont fait durement les frais dimanche, prenant la porte d'une compétition qu'ils ont considérablement vivifiée par leur allant et l'enthousiasme de leurs nombreux supporters, dont le "Pibe de Oro" Diego Maradona, encore en tribunes dimanche. En affirmant avoir fait de la Coupe du monde 2019 son objectif prioritaire, le sélectionneur Daniel Hourcade ne s'attendait pourtant pas à voir ses troupes se hisser dans le dernier carré dès cette édition aux accents de l'hémisphère sud.
Mais son subtile mélange de jeunesse et d'expérience a montré qu'il avait beaucoup appris de son intégration en 2012 dans le Four nations. Et qu'en cultivant les historiques points forts du rugby argentin (mêlée, combat) améliorés de technique et de vitesse, il pouvait viser très haut dans l'avenir.
Dimanche, les Pumas ont surtout payé quelques erreurs fatales de précipitation, les blessures précoces de joueurs clés (l'ailier Juan Imhoff, le capitaine Agustin Creevy, le centre Juan Martin Hernandez), et trop de générosité quand une dose de calcul stratégique aurait été nécessaire.
- Le gala d'Ashley-Cooper -
Ces failles n'ont pas résisté au talent offensif des flèches australiennes qui ont piqué au moment et à l'endroit où il fallait, à l'image de l'ailier Adam Ashley-Cooper, auteur d'un triplé.
Il faut dire que les Pumas ont bien mal embarqué dans cette demie. Soixante-huit secondes après le coup d'envoi sifflé par l'Anglais Wayne Barnes, le deuxième ligne australien Rob Simmons s'affalait entre les poteaux, en profitant de l'interception d'une passe de Nicolas Sanchez.
Neuf minutes plus tard, Ashley-Cooper ajoutait un deuxième essai pour pousser l'avantage des Wallabies à 14-3, puis 19-6 pour le doublé du futur ailier de Bordeaux-Bègles.
En tête 19-9 à la pause, les Wallabies avaient pour seule inquiétude leur compteur de pénalités et une mêlée chahutée qui entretenait l'espoir des Pumas.
Maîtres du sol grâce à la paire de troisième ligne Pocock - Hooper, capables d'aisément sortir de leur camp en déclenchant une pluie de coups de pied par Bernard Foley ou Israel Folau, les Wallabies ont intelligemment géré leur avance en seconde période, en dépit d'une intense pression argentine.
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