Temps de prières et marche de recueillement: les habitants des communes girondines endeuillées par l'accident qui a fait au moins 43 morts vendredi à Puisseguin - l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis 33 ans - rendaient hommage dimanche à leurs morts, dont la difficile identification se poursuivait.
A Petit-Palais-et-Cornemps (750 habitants), une des communes durement frappées par le drame, une émouvante cérémonie d'hommage, au son des cors de chasse, a réuni en fin de matinée quelque 350 personnes venues de plusieurs localités alentour. Parmi elles, de nombreux chasseurs venus rendre hommage à leurs amis décédés des clubs de chasse locaux, à l'initiative de la cérémonie.
Devant la petite église romane de pierres blondes, typique de la région, la foule s'est rassemblée autour d'un "autel" improvisé, couvert d'un linge blanc et de 43 bougies, pour une minute de silence et des prises de parole, avant un moment de prières et de recueillement collectif.
"Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmmement difficile à reconstruire, notre peine est immense", a déclaré très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur lui-même. "C'est un siècle qui est parti de chez nous", a confié, la gorge nouée, Georges Puyastier, venu du village voisin de Gours.
"On ne peut pas être préparé à ça, c'est inconcevable", a raconté au quotidien Sud-Ouest la maire de Petit-Palais, Patricia Raichini, qui a perduCollision trois belles-soeurs et un nombre encore indéterminé d'administrés.
A 15H00 a commencé une marche dans le village, avec des centaines de personnes, pour un nouvel hommage.
Mardi, le président François Hollande se joindra à une autre cérémonie, également à Petit-Palais-et-Cornemps, à 7 km de Puisseguin où s'est produit l'accident, dont le bilan définitif -- 43 ou 44 morts -- n'était pas encore établi.
Ce sera une "manifestation laïque, c'est le choix des maires", a précisé à l'AFP Philippe Buisson, maire de Libourne et président de la communauté d'agglomération du Libournais. "Ce sera une cérémonie mémorielle sans cercueils", a-t-il ajouté, précisant que le choix de la date et du lieu avait été arrêté "en accord avec les maires et les familles".
Les victimes décédées ou blessées sont originaires d'une vingtaine de communes, dont une en Normandie où vivaient le conducteur du camion et son fils de trois ans, qui ont péri dans l'accident.
identification L'incertitude demeure sur le nombre de personnes décédées dans l'autocar : 41 ou 42. "Il reste à déterminer s?il y avait une personne de plus par rapport au comptage qui a été fait par le chauffeur, comptage qui a permis aux services de gendarmerie d?établir le nombre de tués", a déclaré lors d'un point-presse le préfet d'Aquitaine et de Gironde, Pierre Dartout.
Sur les huit rescapés, quatre ont été grièvement blessés, mais leur pronostic vital n'est plus engagé.
- Premiers prélèvements vers le laboratoire -
De leur côté, quelque 25 gendarmes de l'équipe d'identification de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont repris dimanche matin le relevé "extrêmement minutieux" des indices dans les carcasses calcinées du car et du camion, pour identifier les victimes et élucider les causes de l'accident.
A la mi-journée, 34 corps calcinés avaient été extraits des véhicules et transférés vers l'Institut médico-légal de Bordeaux.
Les premiers prélèvements "devraient partir pour le laboratoire (de l'IRCGN) de Cergy-Pontoise dans l'après-midi", a précisé le commandant Patrick Chilliard, du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. "On espère être en mesure de lever les carcasses lundi dans la journée, c'est l'objectif, même si on ne peut jamais exclure quelque chose qui nous retarde", a-t-il ajouté. Lever les véhicules permettra de "voir s'il n'y a pas des corps ou des éléments importants, qui seraient passés dessous".
L'identification formelle des victimes pourrait prendre trois semaines.
Des enquêteurs spécialisés arriveront lundi pour tenter de déterminer les causes du choc entre l'autocar et le camion et expliquer leur soudain embrasement. Le camion "n'avait qu'un an et avait été révisé en août", selon la direction de l'entreprise familiale normande de transports, dirigée par le père du conducteur.
La collision mortelle a eu lieu vers 07H30 sur la RD-17 à la sortie de Puisseguin. Selon les premiers éléments d'enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route quand le bus l'a percuté, dans une courbe.
C'est l'accident le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte d'Or) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, la plupart des enfants.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.