Une Palestinienne a été tuée en Cisjordanie par des policiers israéliens qu'elle menaçait avec un couteau selon la police, au lendemain de l'annonce de mesures d'apaisement centrées sur l'esplanade des Mosquées, épicentre de la récente flambée des violences.
Les troubles persistants dans le secteur d'Hébron, un des plus agités de Cisjordanie occupée, illustraient les incertitudes sur l'effet de détente qu'auraient sur le terrain les dispositions annoncées samedi par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Des gardes-frontières en faction non loin du tombeau des Patriarches, lieu saint révéré à la fois par les musulmans et les juifs à Hébron, ont ouvert le feu sur une Palestinienne qui s'est approchée d'eux avec un couteau en hurlant quand ils lui ont demandé de s'identifier, a rapporté la police israélienne. Elle a succombé à ses blessures.
Les environs d'Hébron, poudrière cisjordanienne, ont été le théâtre de deux autres confrontations violentes.
Un Palestinien a blessé sérieusement un Israélien au couteau près de la colonie israélienne de Metzad, avant de s'enfuir, a indiqué l'armée israélienne. Tout près de là, un Palestinien de 20 ans a été grièvement blessé à l'arme à feu par un colon alors qu'il participait à la récolte des olives, a indiqué la police palestinienne. L'agresseur a pris la fuite, a-t-elle dit.
Les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une série d'attaques anti-israéliennes à l'arme blanche ont fait 54 morts Palestiniens et arabe israélien et huit morts israéliens depuis le 1er octobre. La moitié des Palestiniens tués sont des auteurs d'attentat.
- Le "rôle spécial" de la Jordanie -
Cet enchaînement a réveillé le spectre d'une nouvelle intifada. La communauté internationale s'est mobilisée et a concentré ses efforts sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël.
La question du contrôle et de l'accès à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme l'emplacement de leur ancien temple, est un facteur primordial de tensions.
Le secrétaire d'Etat américain a annoncé samedi à Amman qu'Israël et la Jordanie, gardienne des lieux saints à Jérusalem, s'étaient mis d'accord pour coopérer afin de calmer la situation.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté l'idée jordanienne d'installer sur le site une vidéosurveillance 24H/24, a dit M. Kerry. Des techniciens jordaniens et israéliens se rencontreront bientôt pour appliquer cette proposition, a-t-il dit.
Aucune autre mesure concrète n'a été divulguée mais M. Kerry a rapporté différents engagements israéliens: "respecter pleinement le rôle spécial" joué par la Jordanie, maintenir le "statu quo", interdire aux non-musulmans de prier sur l'esplanade, ne pas la diviser et oeuvrer à une coordination accrue avec la fondation islamique qui administre le site.
L'esplanade, symbole national et religieux intangible pour les Palestiniens, est sous la garde de la Jordanie pour des raisons historiques mais ses accès sont contrôlés par les Israéliens.
Palestiniens et Jordaniens s'alarment d'une présence accrue des juifs et de revendications de plus en plus audibles sur l'esplanade. Ils accusent Israël de vouloir changer les règles (le "statu quo") qui régissent l'esplanade pour à terme la diviser entre juifs et musulmans. Le "statu quo" autorise les juifs à visiter l'esplanade à certaines heures mais pas à y prier.
- "Changer la donne" -
M. Netanyahu s'est toujours défendu d'un tel projet, accusant la direction palestinienne et certains groupes de souffler sur les braises pour provoquer des heurts sur et autour d'un site potentiellement explosif.
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